La CSG, Michel Rocard... et Jean-Luc Mélenchon
Depuis le 10 mai 1988, Michel Rocard est le premier ministre socialiste du deuxième mandat présidentiel de François Mitterrand du même parti qui établit une politique de rigueur dès juin 1982. C'est dire que la gôche se fait forte de gérer loyalement les business du capitalisme, à peine élue depuis le 10 mai 1981.
Ceci dit, Michel Rocard, comme bon nombre d'ex-gauchistes, n'est plus révolutionnaire du tout. Il n'appelle plus le prolétariat à "la guerre civile" contre le capitalisme. Il est socialiste depuis 1974. Jean-Luc Mélenchon, lui, est socialiste en 1976, après avoir ferraillé, surtout contre le Pcf et la CGT, au sein de la très gauchiste Organisation communiste internationaliste. Il est sénateur du parti socialiste depuis 1986.
Michel Rocard, premier ministre donc de gôche, sacrifie le statut des dockers sur l'autel du patronat portuaire, ferme Renault-Billancourt et licencie les dirigeants de la CGT. Il engage la France dans la première guerre du golfe en Irak, aux côtés de l'impérialisme US dirigé par Bush senior. Je stoppe là les effets de sa politique réactionnaire au service des forces de l'argent.
Mais dans ce parcours sans faute pour le capital, alors que la France connait une période de croissance économique et de ce fait des recettes fiscales importantes, Michel Rocard invente la CSG pour contribution sociale généralisée, le 19 novembre 1990. C'est un impôt prélevé à la source et en même temps, sont réduites les cotisations patronales pour soi-disant "favoriser l'emploi".
La droite et le patronat trouvent la CSG mieux que du pain bénit. Au pouvoir, la droite l'augmente. La gôche, avec Lionel Jospin premier ministre, l'a fait progresser jusqu'à 7,5%. Vous connaissez la suite jusqu'à aujourd'hui.
En décembre 1990, les sénateurs socialistes, après les députés socialistes, acceptent la création de la CSG de leur premier ministre chéri.
Dites-moi, Jean-Luc Mélenchon, vous étiez bien ministre sous Lionel Jospin, lorsque celui augmente considérablement la CSG? Et que faisiez-vous en décembre 1990 au Sénat?
Michel Rocard a fait passer ses lois anti-sociales, dont la CSG, à grands coups de 49-3. On est pour la démocratie où on ne l'est pas. La CGT s'était élevée contre cet impôt à la source. Pas la CFDT. Le Pcf rejettait également la CSG.
Lorsque Lionel Jospin l'augmente en 1997, un gouvernement dit de la "gauche plurielle" est aux affaires de la France depuis cette année-là. S'il est majoritairement socialiste, il comprend également 3 ministres communistes et une ministre écologique.
Robert Hue est alors le patron du Pcf. Dans son bouquin Communisme: la mutation, paru en 1995, il expliquait notamment les réformes internes à l'intérieur du parti. L'histoire peut juger aujourd'hui leurs aboutissements. Les aboutissemnts de Robert Hue également.