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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Selon le Courrier de Mantes de cette semaine, la méga-communauté urbaine ne veut plus de l'Hospice Saint-Charles, monument historique et haut-lieu de rencontres culturelles dans le Mantois. GPS&O, Grand Paris Seine et Oise, s'apprêterait à le vendre au propriétaire du château de Rosny-sur-Seine.

Pourtant, cet ensemble architectural classé monument historique depuis 1973, outre qu’il est, jusqu’à aujourd’hui, un lieu culturel vivant accueillant des manifestations toute l’année, appartient à l’histoire du Mantois.

 

Le duc de Berry, Charles-Ferdinand d’Artois, était propriétaire du château de Rosny-sur-Seine et prétendant direct au trône de France puisque neveu de Louis XVIII. Marié à Marie-Caroline de Bourbon-Sicile en 1816, il est assassiné par un bonapartiste le 13 février 1820 à Paris. Sa veuve fit construire cette même année l’Hospice Saint-Charles en bordure du parc du château. Elle lui affecte une vocation charitable pour soigner des malades et éduquer les enfants des familles indigents, d’où son nom d’Hospice Saint-Charles. A l’arrière du bâtiment encadré par deux pavillons semblables sur un étage, s’ouvrent une grande cour et dans le fond une chapelle bordée des deux côtés par une galerie de 17 arcades. C’est dans cette chapelle qu’est déposé le cœur du duc de Berry jusqu’en 1960, puis déplacé dans la basilique de Saint-Denis. L’Hospice Saint-Charles est l’une des architectures les plus réussies du style néo-classique. Il est l’œuvre de l’architecte Joseph-Antoine Froelicher.

 

Durant la Première Guerre mondiale, des hôpitaux auxiliaires privés furent créés dans le Mantois pour suppléer les hôpitaux militaires et soigner les blessés arrivant par trains entiers en gare de Mantes. L’Hospice Saint-Charles, propriété de Paul Lebaudy, devient l’hôpital auxiliaire n° 27 d’une contenance de 49 lits, le deuxième en importance sur notre région.

 

Lors de la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement pétainiste instaure le Service civique rural pour les « jeunes citadins oisifs » de 16 à 20 ans, afin d’éveiller en eux le sens de la communauté nationale dans le retour à cultiver la terre. Une organisation maréchaliste de la jeunesse réquisitionne l’un des pavillons pour en faire un dortoir à cet effet. Les jeunes sont affectés dans les fermes des environs. Bernard Zolty, devenu Bernard Henry grâce à des faux-papiers fournis par un réseau de résistants, jeune juif de Mantes, échappe ainsi à la barbarie nazi et travaille pour le château de Rosny-sur-Seine. La police allemande à ses trousses, il est sauvé une deuxième fois et envoyé au sanatorium de Magnanville, son chef de centre appartenant à la Résistance mantaise.

 

Pour terminer sur cette propriété publique du GPS&O, la brochure touristique de cette même communauté urbaine le concernant en 2017 : « lieu historique dédié à l’art contemporain et à l’art visuel. Dans l'année, 5 expositions et des créations artistiques sur des thématiques diversifiées vous sont proposées, l'Hospice a ainsi vu sa fréquentation augmenter de 20% et a ainsi accueilli plus de 12 000 visiteurs et spectateurs. »

-Allô, le GPS&O, passez moi la vice-présidente chargée de la Culture, ou tout autre vice-président de l'exécutif de cette communauté urbaine?

Et pris sur le guide touristique du GPS&O, l'Hospice Saint-Charles:

GPS&O veut se débarrasser de l'Hospice Saint-Charles à Rosny-sur-Seine

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