Hitler n'a jamais été élu par un vote démocratique
Falsifier la vérité historique pour justifier un vote contre l'extrême droite en France, le 7 mai prochain, permet de gommer d'un trait les responsabilités de ceux qui ont porté réellement au pouvoir le parti nazi et leur führer.
Le 9 novembre 1918, après la chute de Guillaume II, une assemblée constituante se réunit dans la ville allemande de Weimar. Cette république dite donc de Weimar va fonctionner avec un président élu pour 7 ans par les députés, un chancelier désigné par le président et une assemblée de députés élue à la proportionnelle intégrale.
En 1919, la République de Weimar écrase par le sang la révolte des Spartakistes luttant pour un état ouvrier et ne condamne pas l'assassinat de leurs dirigeants Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht. Ce qui créera un fossé profond entre le parti communiste né du mouvement spartakiste et les socialistes dont le premier président de la république et son chancelier sont issus. Surtout, dès 1919, le parti socialiste allemand (SPD) prend faits et causes contre tout ce qui s'apparente au parti communiste allemand (KDP).
En 1925, changement dans la Constitution avec l'élection du président de la république au suffrage universel direct. Le maréchal Hindenburg, ancien chef d'état-major de Guillaume II, porté par la droite et le parti nazi, est élu. L'Allemagne connait une crise économique et sociale sans précédant. Les chanceliers sont soit de droite, soit du SPD, tandis que le parti nazi passe de 2% à 18% en 1931.
Au premier tour de l'élection présidentielle de 1932: Hindenburg 45%; Hitler 30%; Tälmann communiste 13%; les socialistes soutenant Hindenburg. Au deuxième tour, Hindenburg est réélu avec 53%, Hitler obtient 38,6 % et le communiste 10%.
L'agitation sociale et politique est à son comble dans le pays, le président de la république et son gouvernement laissent les nervis du parti nazi établir leur loi dans les rues. Le 31 juillet 1932, ils décrètent la dissolution de l'Assemblée nationale: le Reichstag. Le parti nazi obtient 37,2% des suffrages et devient le premier parti en Allemagne, sans obtenir toutefois une majorité au Reichstag. Mais Göring, le second d'Hitler, est élu président du Parlement avec des voix de droite. Faute d'un majorité présidentielle, Hindenburg dissout à nouveau le Parlement en août 1932. Les élections législatives de novembre 1932 montrent une perte du parti nazi de 37,2% à 33,1%. Néanmoins, des tractations ont lieu entre les milieux d'affaires, la droite avec Hindenburg et les nazis: Hitler est nommé chancelier en janvier 1933 par Hindenburg. Le Parti socialiste (SPD) pense toujours que ce dernier "est la meilleure garantie que la Constitution ne sera pas violée". Mais Hitler obtient du président de la république une nouvelle dissolution du Parlement. Lors de la campagne électorale, les nazis font assaut de brutalités et d'assassinats. Le 4 mars, ils obtiennent 43,9 % des voix, soit 288 sièges sur 647, des voix de droite s'étant portés sur leurs candidats.
Auparavant, le 4 février, Hindenburg signe l'ordonnance pour la protection du peuple qui permet aux nazis d'épurer et de noyauter l'administration et la police. Hindenburg signe aussi le 28 février, suite à l'incendie du Reichstag du 27 février 1933, faussement attribué aux communistes allemands, le décret qui suspend quasiment toutes les libertés publiques. Le 23 mars, les députés communistes étant arrêtés ou en fuite, le Reichstag vote les pleins pouvoirs à Hitler pour 4 ans. Le 20 mars, le chancelier faisait ouvrir un premier camp de concentration à Dachau.
Hindenburg meurt le 2 août 1934, à 86 ans. Ce même jour, le Parlement vote une loi de fusion des fonctions de président de la République et de chancelier du Reich. Le 19 août 1934, un plébiscite (89,93% de oui) donne à Hitler tous les pouvoirs. Le parti nazi devient parti unique.
Chacun connait la suite et la complicité du patronat allemand dans l'ascension du parti hitlérien et la collaboration de celui-ci à l'économie de guerre nazie durant toute la durée du deuxième conflit mondial.