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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

16 avril 1917: l'offensive française meurtrière du Chemin des Dames et la Chanson de Craonne

Lors de la conférence interalliée de Chantilly, le 16 novembre 1916, le général Nivelle assure que son offensive sera la "rupture" décisive tant attendue grâce à une préparation massive de l'artillerie qui dévastera les tranchées ennemies. "Je renoncerai si la rupture n'est pas obtenue en quarante-huit heures" , promet-il. Mais au bout de 24 h, c'est un échec sanglant et le général perdure à envoyer les soldats français au massacre.

Lors de ces attaques, plus de 20 000 soldats tombent. Le désespoir est immense chez les poilus et ils ne supportent plus ces sacrifices inutiles ni les mensonges de l'état-major. Des mutineries éclatent, sans qu'une arme ne soit braquée sur un gradé ou qu'une compagnie n'ait déserté. Les mutineries interviennent à l'arrière dans les troupes mies en repos après cette offensive des plus meurtrières, le général Nivelle ordonnant qu'elles remontent au front.

Celui n'est limogé que le 15 mai 1917. Pétain le remplace, mais les mutineries perdurent durant tout ce printemps 1917. L'historien Jean-Baptiste Duroselle évalue à 250 le total des mutineries sur le front français. Sous les ordres de Pétain, les tribunaux militaires prononcent 3 427 condamnations dont 554 à mort ; à sept reprises, Pétain refuse de transmettre les dossiers de recours en grâce et une soixantaine de soldats sont passés par les armes. Les autres sont condamnés aux travaux forcés.

Le nom de Craonne, situé au cœur de la bataille du Chemin des Dames, a été popularisé par La Chanson de Craonne qui reste associée aux mutins de 1917 de la Première Guerre mondiale et fut interdite sur les antennes jusqu'en 1974.

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