Projet de loi El Khomri: les partenaires sociaux du pouvoir et du gouvernement font bande à part
En ce 3 mars, fidèles à leur désir criant d'amender le projet de loi réactionnaire, la CFDT, la CFTC, la CGC et l'Unsa ont donc proposé à l'intersyndicale de parapher un communiqué en ce sens.
Mais qui peut s'en étonner? Les déclarations de la CFDT cornaient à tout va ainsi dans les médias et la bande des 4 avaient décliné la réunion prévue à la CGT, ce même 3 mars, pour décider d'une action commune d'envergure?
La CFDT, la CFTC, la CGC et l'Unsa sont dans leur logique syndicale: humaniser le capitalisme en France et en Europe au sein de la CES, la centrale syndicale unitaire au sein de l'UE. Au moment de la préparation du 51e congrès confédéral de la CGT, ne faudrait-il pas discuter du rôle de la CES pour l'émancipation des travailleurs en Europe, avec des confédérations soi-disant unies en son sein mais aux stratégies diamétralement opposées?
Ceci étant dit, CFDT, CFTC, CGC et Unsa appellent leurs "structures territoriales" à "organiser des rassemblements" samedi le 12 mars. Pourquoi pas d'ailleurs à la Saint-Glinglin pour conforter les assises du pouvoir socialo et du MEDEF?
Par contre, CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisation étudiantes et lycéennes UNEF, FIDL et UNL, appelent à la grève et à la manifestation pour le 9 mars, prélude à la grève générale intterprofessionnelle du 31 mars. POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI EL KHOMRI et UN CODE DU TRAVAIL DE PROGRES SOCIAL.
Plus de 100 manifestations prévues pour le 9 mars et presque 1 million de signatures contre le proget de loi El Khomri. Ce n'est qu'un début, poursivons le combat!
Leur communiqué commun:
Le projet de loi visant à réformer le droit du travail constitue une régression sociale que nous n’acceptons pas.
Les principes qui fondent les garanties collectives sont remis en cause, les licenciements facilités et les indemnités prud’homales plafonnées. Ce projet de loi prévoit des procédures de décisions dans les entreprises et établissements qui placent les salarié-es sous la menace et le chantage à l’emploi. Il vise à remettre en cause l’égalité de droit et de traitement en abandonnant le niveau national de négociation et en contournant les syndicats. Il mettrait en place d’autres dispositions porteuses de régressions : temps de travail, apprentissage, formation professionnelle...
Le chômage atteint un niveau record, la pauvreté explose et, pour la première fois depuis l’après-guerre, l’espérance de vie recule. Précariser le salariat, faciliter les licenciements ne créent pas d’emploi comme le démontrent les politiques menées depuis plusieurs décennies.
N’acceptant pas que la société promise aux jeunes soit celle de la précarité, nos organisations portent d’autres exigences en termes d’emploi, de temps de travail de formation, de protection sociale et de conditions de travail.
Chacune de nos organisations développera ses propositions.
Aujourd’hui le mécontentement est réel et s’intensifie. Il se matérialise par des luttes dans les entreprises, le secteur public et les lieux d’études. Il revêt aussi un caractère intergénérationnel avec la mobilisation des jeunes et celle des retraité-es.
En ce sens, les mobilisations annoncées le 9 mars constituent un rendez-vous important qu’il convient de réussir.
Le mouvement social s’étend. Une imposante majorité considère que le projet de réforme du code du travail est une menace pour les salarié-es et ne créera pas d’emplois. Nous le pensons aussi !
Les premières réactions syndicales et citoyennes ont contraint le gouvernement à un premier recul. Mais ni le changement de date, ni le changement de titre ne rendent ce projet acceptable.
Le 31 mars ,les salarié-es, les privé-es d’emplois, les jeunes, les retraité-es ont toutes les raisons de se mobiliser ensemble, par toutes les formes, y compris par la grève et les manifestations sur tout le territoire, pour obtenir le retrait du projet de loi de réforme du code du travail, et pour l’obtention de nouveaux droits, synonymes de progrès social, pour gagner aussi une autre répartition des richesses dans une société solidaire.
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, union syndicale Solidaires, UNEF, UNL, FIDL réunies ce jour, invitent l’ensemble les salarié-es, les jeunes, les retraité-es, les privé-es d’emploi à s’inscrire dans les mobilisations.
Montreuil, le 3 mars 2016