1936: de l'Espagne républicaine au Front populaire dirigé par Léon Blum en France
Le 16 février 1936, des élections générales, les dernières de cette 2e République, ont lieu en Espagne. Elles donnent la victoire aux républicains. Un Front populaire dirige le gouvernement. "El Frente crapular" -un front crapuleux- annoncent la droite et l'extrême droite espagnole dont les militaires préparent un coup d'état. Les 26 avril et 3 mai 1936, les urnes française apportent un gouvernement de Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum. Le 17 juillet 1936, l'armée, la droite et les fascistes, soutenus par l'Eglise, se soulèvent contre le gouvernement légal espagnol.
Celui-ci a signé des accords militaires et commerciaux avec le gouvernement français. Le trésor de la Banque d'Espagne a été déposé en France.
La République espagnole va affronter l'armée en rébellion dans sa presque totalité. Seuls 20% des officiers en zone républicaine restent fidèles à la République. Elle va aussi combattre les troupes de choc venues du Maroc espagnol et menées par le général Franco: légion étrangère et soldats maures, les miliciens fascistes et les bandes ultra-catholiques de Navarre.
C'est depuis le Portugal fasciste de Salazar que les insurgés ont fommenté leur coup d'état. C'est depuis ce pays qu'ils conquièrent l'Extramadure et massacre ses habitants républicains en août 1936. De plus, L’Italie de Mussolini envoie environ 100 000 soldats, des milliers de canons, des centaines de blindés et 763 avions. Ses sous-marins italiens s’attaquent aux navires ravitaillant les républicains. L’Allemagne de Hitler est représentée aux côtés des fascistes espagnols par environ 10 000 militaires d’élite dont la célèbre légion aérienne Condor.
En décembre 1936, ces états reconnaissent la junte rebelle de Burgos.
La République espagnole envoie une demande d'assistance à Léon Blum, chef du gouvernement français, le 20 juillet 1936. Au départ, celui-ci semble répondre positivement. Mais pressé par les milieux d'affaires français, par ses alliés radicaux au gouvernement et surtout par la Grande-Bretagne, il gèle tous les accords signés avec l'Espagne et conserve ses avoirs dans les coffres-forts de la Banque de France.
La France et la Grande-Bretagne, depuis les accords scélérats de Munich, font tout pour paraître conciliants avec l'Allemagne nazie afin d'éviter un conflit armé.
Dès lors, Léon Blum annonce sa "non-intervention" au gouvernement espagnol. Un pacte est signé à Londres par la quasi totalité des états européens. Un comité en assure les modalités : les Britanniques doivent assurer le respect d'un embargo sur les armes dans l'Atlantique, la France dans les Pyrénées et l'Italie sur la côte méditerranéenne.
L'URSS est le seul état fournissant du matériel et des conseillers militaires à l'Espagne républicaine. Mais le voyage est long en bateaux...
Le 1er avril 1939, le général Franco se proclame Caudillo de l'Espagne et établit une dictature fasciste. La France reconnait son régime et envoie comme ambassadeur le maréchal Pétain. Celui-ci se fait un devoir d'activer le renvoi des fonds républicains détenus en France vers le régime franquiste.
Caudillo est l'équivalent de Führer en Allemagne nazie ou Duce en Italie. Lorsqu'il renverse la République française en juillet 1940, Pétain s'octroie le titre de Chef de l'Etat français. Comme ses homologues espagnols, allemands ou italiens, il dispose de tous les pouvoirs.