Régionales 2015: la démocratie a perdu
Pas à cause qu'un électeur sur deux n'ait pas voté (50,3%), abstention à laquelle il faut ajouter les bulletins blancs et nuls, alors qu'il y avait un tombereau de listes proposées. Mais le charcutage opérée par le palais de l'Elysée socialiste pour aboutir à 13 régions et le rôle de ces nouvelles baronnies, sans consultation démocratique du peuple, simplement par le fait du roi, n'engageait pas à la citoyenneté.
De même, la poussée de l'extrême droite n'est pas venue telle une floraison de champignons à la bonne saison. Combien de fois les médias de la pensée unique ont-ils invité ses caïds, son ban et son arrière-ban à discourir sur son programme? D'autant plus que le terreau y était propice, tant au cours de ses dernières années, la droite ou le PS au pouvoir ont pratiqué une politique exclusivement réservé aux intérêrs du capitalisme, au détriment du quotidien et des justes aspirations des travailleurs, de la jeunesse, des retraités et de ceux à qui on interdit de travailler.
Depuis mai 2012, François de l'Elysée, le patronat et ses alliés, les partenaires sociaux, n'ont pas cessé de rogner sur les droits conquis hier par la classe ouvrière. Rappelons-nous le programme déclamé au Bourget par le candidat socialiste François Hollande et mesurons le catalogue de ses reniements depuis son installation à l'Elysée: casse des services publics, chômage en hausse, cadeaux fiscaux au patronat, pouvoir d'achat en berne, casse du Code du travail, politique européenne et internationale du côté du capital, etc, etc.
Si au moins 50% des promesses avaient été tenues, l'abstention aurait-elle été majoritaire et les votants auraient-ils accordés leurs suffrages à la droite et vers le pire, à l'extrême droite?
Et le Front de gauche à l'issue du premier tour de ces élections régionales? Est-il exagéré de dire qu'il est divisé nationalement et qu'il s'est présenté en ordre dispercé pour ces régionales? Et combien d'électeurs, ayant voté en 2012 Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, puis pour un candidat Fg à la législative, se sont sentis trahis quand le Fg et ses parlementaires proclamaient ne pas pas être dans l'opposition à François Hollande quand pleuvaient sur le vrai monde du travail les premiers coups anti-sociaux? Et combien de vice-présidents Pcf, en charge des Transports dans les anciennes régions dirigées par le PS, ont démissionné de leurs fauteuils lorsque les parlementaires socialos et écolos votaient la casse du rail public?
Pour le 2e tour des régionales, le PS retire ses candidats en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA. Le Fg, dans les régions où il peut fusionner avec le PS avec au moins 5% des voix, en appelle à l'union sacrée avec le parti de l'Elysée.
De la soupe politicienne et casser le thermomètre pour occulter les pustules qui dévorent notre pays sont-ils la solution?
Mesurons aujourd'hui si existait, dans la patrie des droits de l'Homme et du citoyen, dans le pays des révolutions de 1789, 1830 et 1848, dans la France de la Commune de Paris et de la Résistance, une organisation politique combattant pour s'affranchir du capitalisme, dans la clarté, en notre pays et en Europe? Une organisation politique en phase avec le vécu des gens dans la société et les entreprises, et pas seulement avec celui des élus et des anciens élus même s'il ne faut pas minorer leur action?
Mesurons aussi aujourd'hui tout l'enjeu découlant de la préparation du congrès confédéral de la CGT en 2015, pour que celle-ci soit de classe et de masse comme l'ont institué ses status et couleur de l'arc-en-ciel du monde du travail, que l'on ait du boulot ou qu'on en soit rejeté, que l'on soit Français ou immigré, jeune et moins jeune, homme et femme réunis pour la justice et le progrès social.
Alors, oui, la lutte continue, mais sur de vraies bases et dans la clarté.