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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Comme c'est bêta, permettez-moi de réparer cet oubli avec un gros gâteau d'anniversaire.

Attention, je l'ai pris de cette couleur avec des roses en décoration exprès, même si à l'époque le Parti socialiste s'appelait Section française de l'internationale ouvrière (SFIO) et n'avait pas adopté la rose.

A cette époque donc, précisément le 25 mars 1957, la France signe le traité de Rome qui lie (plutôt ligote) notre pays, l'Italie, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-bas dans la Communhauté Economique Européenne (CEE). C'est devenue aujourd'hui l'UE et je ne vous expliquerais pas pourquoi ça pue.

En 1957, le président du Conseil est le socialiste Guy Mollet. Sous la 4e République, le Président n'inaugure que les chrysanthèmes, le président du Conseil lui dirige le gouvernement et donc le pays tout entier. Avant le 25 mars 1957, Guy Mollet avait fait approuver par les députés la création de la CEE. Seul, le groupe communiste vote contre.

Extraits de ce que pensait la CGT de cette époque, par la voix de Jean Duret, directeur du Centre d'études éconmiques de la confédération:

 

1) La domination de l'Allemagne sur l'Europe

L'enjeu est énorme : le Marché commun conduit infailliblement, à plus ou moins brève échéance, à la disparition des souverainetés nationales, à la création d'un super-Étateuropéen, réduisant à sa plus simple expression tout ce qui pourrait subsister d'individuel, de politiquement et économiquement indépendant chez les membres de la Communauté. Ce super-État sera dominé par le pôle d'activité économique le plus puissant : la Ruhr; par la puissance la plus énergique et la plus dynamique : l'Allemagne de l'Ouest. [...] Pour la France, la réalisation du Marché commun c'est l'acceptation de l'hégémonie allemande. Son industrie ne pouvant lutter contre la concurrence d'outre-Rhin tombera sous la coupe des konzerns de la Ruhr.  

 
2) Mise en concurrence des salariés au plus grand profit des "cartels"

La réalisation du Marché commun se ferait à la fois sous l'égide de l'intensification de la concurrence et sous le signe du renforcement et de la prolifération des cartels internationaux. [...] « Il faut que notre production soit concurrentielle. » Ce slogan servira à freiner le mouvement revendicatif dans les pays à rémunération plus basse et à exercer une pression sur les salaires globaux réels des pays ou des régions plus favorisés. Le monde du travail sera soumis à une triple pression : celle de la concurrence entre prix de revient, celle de l'armée de réserve du travail (la masse des chômeurs de l'ensemble de la Communauté pouvant plus facilement être dirigée vers les points stratégiques), enfin celle des capitaux migrateurs qui déserteront les régions où le prolétariat est combatif et les conquêtes sociales appréciables pour s'investir dans les régions où l'exploitation des travailleurs sera plus facile et les surprofits assurés. En toutes circonstances, cette triple pression sur les conditions de la classe ouvrière constitue un danger redoutable.  

 

3) Le règne de la finance

Dans leur offensive contre la classe ouvrière, les classes possédantes disposeront encore d'un puissant atout : la libre circulation des capitaux. On ne manquera pas de souligner, qu'après tout, les détenteurs de capitaux sont libres de le placer là où les garanties de sécurité et de rentabilité sont les plus grandes. Les capitaux auront tendance à déserter les régions et les pays où la classe ouvrière fera preuve de combativité, où les salaires seront relativement élevés, où certaines lois sociales seront susceptibles de gêner une exploitation trop éhontée, pour émigrer vers les régions de la Communauté où les conditions pour la réalisation des surprofits leur paraîtront meilleures.
 

4) La monnaie unique (l'Euro)

 « L'instauration d'un marché commun implique, il faut qu'on le sache », un abandon peut-être graduel, mais en définitive complet, de la souveraineté monétaire. Privés de cette souveraineté, les États participants n'auront guère plus de pouvoirs - en matière économique - que nos autorités départementales actuelles. Au demeurant, la voie du marché commun ne sera pas facilement réversible. Tout ralentissement du progrès dans cette voie risque de susciter les ressentiments extérieurs et les dissensions internes.... ». 


5) L'austérité

D'un oeil distrait, on lit dans les journaux que la situation tragique de l'économie française nécessite des sacrificesLes classes possédantes acceptent ce principe allègrement, à condition que sacrifices et privations ne soient pas pour eux mais pour le voisin. La victime toute désignée de l'opération est la classe ouvrière. Quand on parle d'austérité et de privations, on sous-entend que c'est surtout à elle que sera appliquée cette maxime. [...] L'austérité, en principe, devrait être obligatoire pour tout le monde, mais il suffit d'analyser les moyens dont on veut se servir pour comprendre qu'elle est surtout à l'usage des classes laborieuses. Nous n'avons pas entendu jusqu'ici les économistes officiels prôner l'introduction des taxes de luxe massives grevant le prix des articles dont la consommation demeure l'apanage des couches privilégiées. Une augmentation du prix de l'essence frappera bien plus durement les consommateurs à revenu relativement modeste que les couches riches. Il en sera de même pour l'ensemble des impôts indirects...

Pour conclure : Le gouvernement socialiste accomplit une besogne qu'un gouvernement bourgeois n'aurait jamais osé entreprendre.

 

Allez, bon anniversaire et n'oubliez pas de le fêter avec le PS en votant pour lui lors du 2e tour des municipales

 

Il a bougrement changé!

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C
Excellent, reposté immédiatement
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