Virés par Michelin mais actionnaires de Michelin
Le 23 septembre dernier, les salariés Michelin de Joué-les-Tours, menacés d'un plan de licenciements, recevaient cette offre d’achat d’actions Michelin "à condition privilégiée" appelée : "salariés et actionnaires, un engagement durable. "
Attention, Michelin fait dans le gentil patron. Dans ce courrier, il concédait que sa proposition puisse "paraître décalée avec vos préoccupations actuelles dans la phase de réorganisation de notre site de Joué-lès-Tours". Effectivement, depuis juin 2013, la phase de réorganisation était question de dégraisser fortement l'effectif de l'usine.
Mais ce bon patron est plein de prévenances : "Si (...) vous n'étiez pas en mesure de poursuivre un parcours dans le groupe, cette offre d'acquisition sera un élément de la reconnaissance de votre contribution pendant les années passées chez Michelin".
En clair, vous avez bossé pour Michelin, je vous licencie, parce que je dois augmenter les dividendes de mes actionnaires et de moi-même. Pour autant, voici un bon point pour solde de tout compte envers vos bons et loyaux services qui ont fait prospérer Michelin.
Et pour faire plaisir à cet exceptionnel patron, voilà que Sud, CFDT et CGC ont signé la charette de licenciements: soit 706 et Michelin Joué-lès-Tours ne fabriquera jamais plus de pneux-poids lourds.
Que vont donc faire les 200 salariés restant soi-disant préservés? Des lance-pierres avec le caoutchouc en trop pour les activités péri-scolaires des gosses de la région. La CGT n'avait pas participé au simulacre de CE ou l'accord (sic) fut entériné.
Le président du groupe Michelin, Jean-Dominique Sénard, s'est dit "heureux que l'accord soit signé. J'ai le sentiment que nous avons passé une étape difficile. Cet accord est l'expression de ce que doit être le dialogue social en France où les uns et les autres expriment leurs revendications et au bout compte arrive un accord". On ne lui fait pas dire.
Le capitalisme est à fond la caisse pour son plus grand profit. Des syndicats s'applatissent sous ses ordres. Le plus fort est la déclaration de Arnaud Montebourg, dit le cocorico de l'Elysée, à l'annonce du plan de licenciements en juin dernier:"Globalement positif" et il allait demander à Michelin où allait être investis ses 800 milions d'euros promis pour la France.
Et bien, il a la réponse pour Joué-lès-Tours: des actions et 706 licenciements.