Le Leclec de Montbéliard jugé pour séquestration de salariés et travail dissimulé
"Pas séquestrés, simplement cachés", plaide l'avocat du directeur et de son adjointe et non la gardienne des salariés de l'hypermarché enfermés dans la réserve pendant 80 bonnes minutes.
Le 30 juin 2006, vers 21 h 45, le magasin est en plein inventaire quand arrivent l'inspection du travail, l'Urssaf et la police. L'inspection du travail (celui dont l'Elysée veut minorer l'action) enquête sur une falsification des heures supplémentaires, suite à des plaintes de salariés. Elles n'étaient pas comptabilisées et donc non payées.
Du coup, à la vue de tout ce monde sur son parking, le directeur ordonne à son adjointe d'enfermer une cinquantaine de salariés dans la réserve en pleine obscurité.
"Que voulez-vous, j'ai paniqué, je savais qu'on ne respectait pas les amplitudes horaires" légales, a reconnu le directeur à la barre. Et moi "J'ai suivi [les ordres] sans comprendre les enjeux", renchérit son adjointe qui n'a vraiment rien à se reprocher en affirmant que le local n'était coincé que par son seul pied et qu'aucun salarié n'a moufté.
Le procureur a requis 200 000 euros d'amende à l'encontre de la SAS Montdis pour travail dissimulée ; 15 000 à l'encontre du PDG pour travail dissimulé, obstacle à la mission de l'inspection du travail et paiement de salaires inférieurs au minimum conventionnel ; 2 500 euros d'amende à l'encontre de la DRH et 6 000 euros à l'encontre du directeur du magasin ; ainsi qu'un mois de prison avec sursis assorti d'une amende de 2 500 euros pour la chef de département pour séquestration et obstacle à la mission de l'inspection.
"C'est la première fois qu'on arrive à prouver une fraude massive, avait souligné la direction du travail dans Libération du 20 octobre 2006. Mais à côté de ça, il y a quantité d'affaires qui n'aboutissent pas faute de preuves et parce que les gens qui viennent se plaindre d'heures sup non payées veulent rester anonymes. Les heures sup, c'est la grande plaie du secteur de la grande distribution (…). Il y a une chape de silence."
C'est pour cela que François II, par la voix de Michel Sapin, son pote depuis l'ENA, ci-devant chargé du chômage et de la précarité, veut dénaturer les fonctions des Inspections du travail. Oui, vaut mieux, sinon, la justice accablerait trop le patronat de la grande distribution qui fait tout (avec Arnaud Montebourg) pour redresser l'économie de la France et le pouvoir d'achat.