François, t'es pas foutu, les footeux n'iront pas dans la rue
Par footeux, j'entends le foot professionnel riche à millions d'euros pour ses joueurs. Les autres, les petits et les sans-grade, ceux qui pratiquent et font vivre le sport le plus populaire en France, ceux qui en sont les spectateurs, n'avaient pas envie d'une journée blanche les 29 et 30 novembre 2013.
Je dis journée blanche (sans match de ligue 1 ou 2) et pas grève, cette interruption de travail qui coûte des pépètes à tout travailleur qui l'a fait. C'est vrai que les médias qui ne font jamais la grève, ont abondamment parlé de grève. Afin de faire pleurer dans les chaumières envers ceux qui roulent en bagnoles de luxe et font peut-être fructifier leur talent dans des paradis fiscaux ou des lucratives niches fiscales françaises.
Donc les patrons du foot pro français s'indignaient que leur entreprise subisse une taxation à 75%. Bon, ce mouvement est remis à plus tard.
Dommage, j'aurai aimé voir l'émir du Qatar brandir une banderole revendicative en tête du cortège dans sa lamborghini de week-end à 2 millions d'euros. L'aurait-il choisi de couleur rouge pour aller avec sa colère? En tout cas, ça aurait eu son effet de défiler dans une France touchée en plein par un pouvoir d'achat en berne et un emploi aux objets perdus.
Et bien non, l'Elysée a délégué Jean Glavany, l'un de ses députés, pour palabrer avec le clos du foot pro. Oui, dans ce palais tenu par François II, les patrons ont toujours portes ouvertes, en foot comme en autre chose. La grève (sic) est reculée parce que le conciabule fut productif: dixit le foot pro. On attend la suite.
Pour corser l'affaire, les footballeurs français, riches à millions, viennent de recevoir une déculottée contre l'Ukraine (2-0) beaucoup moins aisée financièrement. C'est dire si on fiche du fric peut-être par la fenêtre quelquefois...
François, t'es donc pas foutu, les footeux n'iront dont pas dans la rue. S'ils y vont un jour.
Ah, ce n'est pas demain, comme le 22 mai 1968, que les joueurs de foot occuperont les locaux de la FFF, 60 bis avenue de Iéna à Paris. Ils allaient faire cortège avec les travailleurs en grève des autres catégories. Autre temps, autre moeurs et beaucoup plus de fric, à en oublier ses racines, pour les acteurs pros du sport le plus populaire en France.