La CGT et la FSU se sont rencontrées
Concurrentes dans le monde de l'enseignement et de la fonction publique, la CGT et la FSU se retrouvent de plus en plus souvent dans des actions unitaires.
En décembre 1947, lorsque les réformistes quittent la CGT pour créer FO avec des fonds américains, les enseignants choisissent l'autonomie: maintien dans la CGT: 2081 mandats contre 3435; adhésion à FO: 1052 mandats contre 4279; pour l'autonomie: 3795 mandats contre 1666. Depuis 1992, la FSU a quitté la FEN dirigée par les réformistes depuis sa création. Depuis 1993, la FEN est à l'initiative de la fondation de l'UNSA, syndicat toujours réformiste.
Dans le respect des uns et des autres, quand la CGT et la FSU se rassembleront-elles dans une seule et unique organisation syndicale?
Pour l'heure, le communiqué de la CGT:
Nos organisations ont fait le choix, depuis plusieurs années, d'approfondir leurs échanges et leurs relations. Elles entendent poursuivre ce processus de manière permanente. Elles donnent aujourd'hui une impulsion nouvelle à leur démarche commune en cherchant à la concrétiser au plus près des salariés, dans les territoires. Pour ce faire, elles décident notamment de mettre en débat la construction de propositions revendicatives partagées et de poursuivre les échanges par des groupes de travail réguliers sur des thématiques communes.
Concernant la situation sociale, la CGT et la FSU déplorent que le gouvernement inscrive ses actions dans la logique des politiques d’austérité. Le projet de loi de finances ainsi que celui de la Sécurité sociale s’annoncent emblématiques de cette politique. Alors que se multiplient les cadeaux envers le patronat, la réduction des dépenses publiques est aussi inefficace qu'injuste. Les investissements publics sont économiquement et socialement utiles. Nos organisations continuent de porter la nécessité de réformer la fiscalité.
Parmi les questions d'actualité, la CGT et la FSU confirment leur opposition au projet de loi sur les retraites. Les quelques avancées de ce texte, à mettre essentiellement au crédit des luttes et de l’action syndicale, ne compensent pas les nouvelles régressions à l’ordre du jour : nouvelle augmentation de la durée de cotisation, mise à contribution des seuls salariés et retraités, nouvelles régressions pour la jeunesse...plus que jamais, une autre réforme est indispensable y compris en matière de financement. La page des retraites n’est pas tournée et nos organisations entendent poursuivre avec d'autres organisations syndicales, les mobilisations pour imposer d’autres choix.
L’enjeu des salaires et du pouvoir d’achat est également au cœur de nos préoccupations communes. Dans le même temps qu’il faut gagner des augmentations salariales dans les entreprises, le gouvernement doit augmenter le SMIC de manière forte le 1er janvier prochain et dégeler immédiatement la valeur du point d’indice dans la Fonction publique.
Cette politique d’austérité, les nouvelles désillusions qu’elle sème, favorisent le terreau sur lequel l’extrême droite se développe. La responsabilité du mouvement syndical est grande dans le combat commun à mener contre les idées d'extrême droite, contraires aux valeurs du syndicalisme et dangereuses pour les salariés et les citoyens.
Afin de gagner les nécessaires transformations sociales, l'intervention des salariés avec leurs organisations syndicales est indispensable. Pour cela, la CGT et la FSU partagent la nécessité de conforter l’unité syndicale et de travailler à un syndicalisme de transformation sociale rénové, plus efficace et rassemblé.