Putain, encore 10 ans...
Ce jeudi,François Hollande est allé se faire une petite bouffe avec l'Association de la presse présidentielle. Moi, je ne savais pas que ça existait ce machin. Enfin, les agapes ne se sont tenues pas dans une guinguette populaire, mais à la maison des polytechniciens, un hôtel particulier du VIIe arrondissement de Paris. Oui, je me disais aussi que ce genre de coterie journalistique qui fréquente les ors de la République ne mélangeait pas les torchons et les serviettes.
Ils étaient donc plus d'un cent de journalistes à table avec un président de la République dont aucun, avant lui, n'avait accepté ce genre d'invitation. Hors micros et caméras, était-il suggéré sur les cartons d'invitation. Mais si un hôte de cette importance sortait de son palais, dans un pays sens dessus-dessous mais pas pour tout le monde, on comprend bien que le silence radio n'était qu'un leurre. Sa majesté François II avait besoin d'une tribune et surtout que l'on colporte sa bonne parole en ces temps difficiles. Ce qui fut fait.
D'entrée, le roi élu de notre 5e République s'est posé en "réformiste". C'est à dire en champion de l'humanisation du capitalisme. Il s'est fixé pour cela un cap de 10 ans. Putain, 10 ans, cela signifie un second mandat à l'Elysée?
A ceux qui sollicitent de sa personne un infléchissement à gauche, (l'augmentation du pouvoir d'achat ou une politique contre la finance par exemple), c'est non, non et non. Avis à ceux qui feignent encore de croire à cela:«la ligne que j'ai choisie est une ligne qui permet les réformes, donc c'est une ligne réformiste donner un avenir à la France».
Pour ceux qui s'impatienteraient dans sa majorité, il a rappelé que «la meilleure façon de se préparer c'est d'être loyal et d'être le meilleur à son poste». Pas comme Delphine Batho donc.
Sur la reprise économique évoquée lors de son discours du 14 juillet, il a répondu: «les responsables politiques croient à ce qu'ils disent, c'est une erreur de penser qu'ils mentent, ils peuvent se mentir à eux-mêmes, se tromper mais je crois à la sincérité des hommes politiques».
Par contre, aucun de cette Association de la presse présidentielle n'a divulgué le menu concocté. Sans doute à cause du secret défense ou qu'on est en récession économique et qu'il faut se serrer la ceinture.