Prendre le temps
Cet article est reposté depuis coco Magnanville.
Il est venu le temps de prendre son temps
Arrêter un moment le flux d’une vie bien trop moderne
Qui court plus vite que la trotteuse du présent
Le sable qui s’écoule dans le sablier de la vie
Ne s’interrompt jamais
Ne fait pas de pause
Suit irrémédiablement le cours sans complexe ni pitié
Comme si les destinées en ses mains
Nullement comptaient
Et, dès qu’il a terminé son devoir
Quand plus aucun grain d’espoir ne reste dans le tunnel
La vie s’éteint, ferme les paupières sur le monde enfuit.
Par contre, on peut rétrécir le débit du sablier
Afin de souffler un peu
Voir le temps dérouler devant soit le long ruban encore infini
Et d’une démarche flâneuse vêtue de pensées baladeuses
D’un pas lourd et lent bien facile à suivre
Décider alors de profiter des dernières gouttes de sable
Que le destin à décompté pour nous.
Mais jamais en retournant le sablier
La vie reprend et renaît
Il est trop tard pour pleurer des larmes minérales
S’écoulant d’yeux si secs qu’on dirait un désert de misère.
Il est venu le temps de se poser
De regarder l’abeille qui butine
Plongeant sa trompe dans le nectar divin
L’abeille qui comme l’homme, goutte de vie fragile
Frôle de ses tendres ailes le tragique destin.
Il est venu le temps d’écouter
Les bruits quotidiens de la vie naturelle
Une musique si belle qui remonte du temps
S’étonner de ce que chacun nous tend
Savoir aller jusqu’au bout des choses
Comprendre pourquoi l’on nous offre un partage
Pourquoi tel documentaire, tel poème, tel texte, telle image
Et cette fleur qui ne ressemble à aucune autre
Serait-elle la fleur d’un cœur qui délivre son message ?
Il est venu le temps de lire mot à mot
Les messages si beaux, lire entre leurs mots
Entre leurs lignes subtilement écrites
Pour y découvrir les fruits de la passion
Qui unit les hommes, tels des fils
Tendrement enlacés.
Carole Radureau (28/07/2013)
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