Nouveaux rythmes scolaires: la charrue avant les boeufs?
Ils sont en place dans seulement 20% des communes. C'est dire que cette "réforme" entreprise par l'Elysée n'est pas comprise même par les mairies dirigées par le PS. Il est vrai qu'avec le contexte budgétaire d'austérité appliquée aux collectivités locales, comment embaucher du personnel pour le périscolaire et dans quels locaux l'organiser, autre que sous un préau ou dans le couloir des classes, sans moyen?
Ensuite, il y a l'aberration absolue à vouloir appliquer une même réforme de la maternelle au primaire. Dans certaines communes, on rogne sur la sieste des petits en maternelle. De plus, s'ajoute la multiplication des intervenants (enseignant, Atsem et animateur) dans la même journée. Ce qui favorise la confusion chez les gosses dès l'apprentissage de leur vie scolaire.
Dans le primaire, c'est du tout venant en activités périscolaires. Où est, par exemple, l'égalité des chances entre une ville cossue et une banlieue en souffrances sociales? Côté scolarité, on ne termine pas chaque jour à la même heure, de quoi, là aussi désorienter les élèves.
Mais tout va pour le mieux, récite en continu Vincent Peillon ministre de l'Education nationale. Il est vrai qu'il a pour le seconder dans sa réforme de l'école madame George-Pau Langevin, ministre chargée de la Réussite éducative. Ah, vous ne le saviez pas? Et bien c'est bêta de ne pas savoir à quoi servent les chambellans de l'Elysée.
On peut en rire. En attendant, sentant le cramé, une réunion interministérielle se tient d'urgence à l'Elysée. Pourvu que ses participants n'aillent pas voir du côté de la manif réactionnaire des Bricoleurs du dimanche organisée ce jour. Car faire d'une idée progressiste quelque chose qui ressemble à de la petite bricole...