Moscovici-Gattaz: Comme deux larrons en foire
Hier, dans "les partenaires sociaux invités par le MEDEF", j'ai critiqué la présence inopportune de 7 chambellans de François II à l'université d'été du MEDEF. Or, on m'avait opposé que c'était à cause de la démocratie apaisée qui régnait en cette bonne terre de France. Et puis, paf, cette photo et le chapeau de l'article du JDD qui va avec:
Très applaudi par les chefs d'entreprises à l'université d'été du Medef, le ministre de l’Economie a accepté la main tendue par le patron des patrons, multiplié les promesses et critiqué le poids des dépenses publiques, des impôts et la complexité administrative. Son hôte est séduit mais il réclame encore des preuves d’amour.
Pierre Gataz, patron des patrons:"Vous connaissez les entreprises, vous connaissez l’économie".
Pierre Moscovici, ministre Ps du trésor public: "Je dois être le ministre des entreprises. Vous vous définissez comme un Medef de combat, nous devons être au combat ensemble, pour la croissance et pour l’emploi".
Et puis, comme on était entre gauche caviar et droite caviar, je cite encore le JDD:
Puis Moscovici adresse aux chefs d’entreprise une impressionnante série de mots doux. Sur le redressement des comptes de la France : "Nous devons faire l’effort par des économies de dépenses." Applaudissements. "Le message des entreprises sera entendu" pour le budget 2014, enchaîne-t-il. "Les cotisations patronales qui financent les allocations familiales vont baisser", promet-il. Mieux : "Le niveau de prélèvements sur les entreprises va baisser." Le crédit d’impôt compétitivité emploi se fera, lui, "sans contrepartie, et sans contrôle fiscal". Un engagement qu’il répètera un peu plus tard, déclenchant une nouvelle salve d’applaudissements. Grand succès aussi quand il annonce avoir signé le décret qui met fin au fichage des patrons à la Banque de France en cas de faillite. "Je suis là pour vous écouter, vous comprendre, dialoguer, avancer. J’ai saisi cette main que vous m’avez tendue, pour mener ces travaux ensemble et les mener vite".
Je passe sur le reste, mais le JDD a noté chaque fois les bravos nourris des patrons à un ministre de "gôche".
Naturellement, cette vieille affiche socialiste n'est plus d'actualité, si elle y fut un jour.