La palombe
Ce n'est plus l'automne et pas encore l'hiver,
La treille se referme au bruit obscur des feuilles,
Voilà l'heure grise qui nous prend à revers:
Comment rêver lorsque la lumière s'endeuille?
Pourtant une flamme bleue tout en haut du ciel,
Un lueur qui palpite au-dessus des vignes,
L'ultime palombe et son vol providentiel
Nous dit rien n'est mort et qu'elle en reste le signe.
Elle reviendra dans les cheveux fous du vent
Au printemps, quand se réenchantera le monde.
Pourquoi le coeurs des humains pense si souvent
Que la nuit est éternelle et la mort féconde?
Mais qui suis-je pour crever le profond sommeil
De ceux qui ont perdu leurs lèvres turbulentes
Et qui songe aujourd'hui dans le lait du soleil
A battre le fer sur l'enclume pétulante?
Un oiseau est passé dans le ciel triste et gris,
Une force vive mordorée de lumières.
Sur la terre, on demandera au mistigri
Pour sortir du silence de notre tanière.