Entourloupe, j'ai dit entourloupe, a dit Bernard Tapie
Oui, l'homme d'affaires qu'il est, l'a claironné haut et clair: "une entourloupe dans l'arbitrage qui m' a refilé 405 millions d'euros, j'annule l'arbitrage". Auparavant, le même avait déclaré "incompréhensible" la mise en examen du juge arbitral Pierre Estoup "pour escroquerie en bande organisée".
Et puis paf, comme un pêche en pleine poire, Médiapart révèle que l'ancien magistrat, après avoir pris sa retraite, est intervenu deux fois dans le business de Bernard Tapie.
Pierre Estoup, reconverti dans le privé, aurait rendu une consultation juridique rémunérée sur une demande de confusion de peine, à l'époque où ledit Tapie avait écopé de plusieurs peines de prison. Il aurait été consulté une deuxième fois, par l'association des petits porteurs de la holding Bernard Tapie Finances, pour savoir quelle juridiction il fallait saisir dans le conflit avec le Crédit Lyonnais.
Alors, Pierre Estoup, juge arbitral privé, connaissait-il Bernard Tapie avant d'arbitrer son différend avec le Crédit Lyonnais? Voilà qu'elle est bonne cette question, non? Et toujours avec la présomption d'innocence, la police, sous mandat de la Justice, ont retrouvé un livre de Bernard Tapie, dédicacé au magistrat «avec mon infinie reconnaissance».
Pierre Moscovici, notre inégalé ministre de notre argent public, après avoir perdu la trace des paradis fiscaux qui cernent la France, vient d'égarer le formulaire pour que l'Etat, donc tous les citoyens de France et de Navarre, se porte partie civile dans cette affaire contre cet arbitrage de 405 millions d'euros pris dans notre cagnotte commune. C'est bêta ça aussi non?
Dites, votre Majesté François II, c'est quand qu'on s'attaque à la finance?