Echo de Pablo
Cet article est reposté depuis coco Magnanville.
Pablo Neruda né le 12 juillet 1904.
Exactement 60 ans et un jour avant ma naissance.
Les morts ont de la chance (mais ils ne le savent pas ),ils sont fêtés deux fois.
Cela mérite le passage de vie à trépas non ?
Bien que, seuls les morts célèbres ont droit à cet honneur.
Du coup, on ne sait plus trop ce que l'on fête : cette année, les 40 ans de la mort de Pablo, saurons-nous s'il fut victime d'un assassinat de la dictature de pinochet ?
L'année prochaine, nous pourrons fêter l’anniversaire de sa naissance, 110 ans, pas mal non ?
Pour moi, Pablo est toujours vivant, je ne peux nier son existence, il est devenu immortel et chaque jour on s'emploie à faire vivre sa mémoire et celle de son œuvre de terrien humain aux racines si profondes que jamais elles ne pourront être déracinées.
Alors, comme je n'attends jamais vraiment les dates pour fêter les gens que j'aime, c'est comme cela me prend, l'important c'est vrai pour certains ce sont les repères constitués par les dates. Pas pour moi, je m'en fiche, alors, je décide ce jour de fêter l'anniversaire de la naissance de Pablo. En attendant de fêter sa mort ce qui ne se fête pas mais se commémore. Dans commémore il y a commé......c'est tellement nul comme mot.
Oublions-le.
Voici un petit texte pas terrible du tout d'un cerveau ramolli et en perte de vitesse qui cherche sa voie à travers les sons des coquillages.
Besoin d'air iodé certainement.
Ou de genêts dans la lande.
Merci à vous tous mi amigos.
Caro
Je colle à mon oreille le coquillage-écho,
celui qui du fond des âges,
du fond des abysses,
retransmet la mémoire des flots.
Soudain j’entends le son des vagues
qui lèchent le sable de la plage
de leurs lèvres d’écume,
d’algues et d'amertume,
Une figure me sourit
de son visage de bois défraîchi.
Venue du fond des âges
elle a bu la tasse lors des tempêtes,
elle ravina de sel iodé
ses crevasses profondes,
anoblissant les rides des fronts.
Ce visage figure de proue
me salue d’un salut chilien.
J’ai apporté dans ma poche
des petits cailloux tout gris,
je les sèmerais à mon départ
afin de retrouver le chemin,
dans une autre vie,
le chemin qui me guide
vers la demeure du poète.
Je n’ai pas chanté comme toi
les pierres si belles que la terre
nous donna.
Mais je m’y emploie,
que ton message dure encore et toujours
gravé dans la pierre de la poésie.
Je t’ai apporté une racine,
tu sais comme celles que tu aimais,
avec une longue chevelure de soie,
coiffée de filaments de terre.
Elle a nourrit la plante de sa matière :
une sève pure et riche,
aux mots de farine et d’oignon,
aux mots de sang et de paix,
aux mots de sueur et de lutte.
Elle fit pousser le maïs prospère
qui égrena au fil des jours
ses grains d’amour et de vie.
J’en récoltais les faveurs
dans mes rêves éblouis,
et chaque jour la saveur de tes messages
porta en nous les germes d’un sarment
noueux, noble et fier,
un raisin de mer,
un raisin de mûre
porteur d’un drapeau rouge
qui flotte
dans le vent marin des utopies,
sur nos têtes sans cesse épanouies.
Carole Radureau (30/06/2013)
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