De l'investissement Duflot et des cheminots privilégiés
Je ne sais pas, mais moi je suis inondé de spams pour que j'investisse dans la loi Duflot du nom de la ministre du logement et de l'égalité des territoires. Attention, ce n'est pas pour faire dans le social! C'est la niche fiscale concoctée par Cécile Duflot qui remplace la loi Scellier, elle niche fiscale votée sous Nicolas 1er.
Et que disent ces spams? "Exclusivement réservée à l’investissement locatif, la Loi Duflot permet au particulier d’acheter un bien immobilier destiné à être loué pendant 9 ans minimum tout en bénéficiant d’importantes réductions d’impôt.
En principe, une opération en Loi Duflot se fait à crédit (car cela est fiscalement plus intéressant).
Les loyers et la réduction d’impôt (18% ce n'est pas rien) couvrent une bonne partie du remboursement; le solde, assez faible, est apporté chaque mois par l’investisseur."
Pas fin de citation, mais une affaire juteuse pour ceux qui ont un bas de laine conséquent.
Les associations sont unanimes: la politique du logement social est catastrophique. Par contre, ceux, qui ont des revenus confortables et aucun problème pour se loger, peuvent investir dans la niche fiscale Duflot. Vous avez dit justice et progrès social?
La rente immobilière a explosé en France ( de 2 années de revenu national à 4 années de revenu national entre 1980 et 2010). Et les résidences secondaires se concentrent principalement entre les mains des 10 % les plus riches (qui possèdent par ailleurs 60 % du patrimoine total). Mais le gouvernement choisit d’abaisser la fiscalité sur les plus-value immobilières par des exonérations fiscales significatives touchant aussi bien l’IR que la CSG (6 % par année de détention au-delà de la sixième année et exonération complète au-delà de 22 ans). Et ça, ça coûte bonbon au trésor public.
Pendant ce temps, Le Parisien, porte-voix de l'Elysée sans doute, veut faire cracher les privilégiés que sont, par exemple, les cheminots bénéficiant de facilités de circulation. "Les salariés seront moins chouchoutés", annonce le journal.
D'où la réponse des cheminots CGT:
Les facilités de circulation (FC) sont délivrées dans le cadre juridique du décret-loi du 12/11/1938 et ne rentrent pas dans la définition d’un « avantage en nature », contrairement à ce que la direction RH de la SNCF tente de laisser penser. La finalité des FC accordées aux cheminots est liée aux exigences de mobilité professionnelle résultant des modes de fonctionnement de la SNCF. Les cheminots font et ont fait la SNCF en assurant le service public, 7 jours sur 7, 24h/24h. Ils sont les acteurs de son développement et les artisans des multiples engagements de l’entreprise. A ce titre ils ont acquis ces droits.
Alors que les restructurations se multiplient, que la mobilité s’amplifie, que le pouvoir d’achat se dégrade et que les cheminots exigent de nouveaux droits, cette attaque contre les FC est une véritable provocation.
Quand on sait que 200 milliards d’aides publiques sont distribuées aux entreprises sans réelles contreparties, que 50 milliards de ces aides, soit un quart du total, ne servent pas à ce pour quoi elles étaient destinées.
Nous sommes légitimes à nous interroger sur les véritables privilégiés dans ce pays.