Balles en caoutchouc et gaz lacrymogène contre les ouvriers au Bangladesh
Par centaines de milliers, depuis samedi, les ouvriers et ouvrières du textile bangladais manifestent. Ces petites mains, qui travaillent et font les bénéfices des grands groupes comme Carrefour en France, le Suédois H&M ou l'Américain Walmart, exigent un salaire mensuel minimum équivalent à 100 dollars US. Des dizaines de milliers d'ouvriers du textile au Bangladesh ont bloqué des rues, mis le feu à des usines et se sont heurtés à la police lundi, exigeant un salaire mensuel minimum équivalent à 74 euros (2,4 euros par jour). A comparer avec le prix que Carrefour vous vend ses articles textiles, même en promotion.
Jusqu'à 200.000 ouvriers ont manifesté lundi pour le troisième jour consécutif. Des usines ont été incendiés, parce que les patrons, les sous-traitants des groupes étrangers, interdisaient à leurs ouvriers de descendre dans la rue.
Quelque 300 usines ont été alors fermées pour prévenir toute attaque de la part de manifestants, confirme la police. Laquelle a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes "pour disperser les ouvriers incontrôlables".
Des manifestations contre les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail secouent le secteur de l'habillement du Bangladesh depuis l'effondrement en avril du Rana Plaza, qui a tué plus de 1.100 ouvriers en majorité des femmes.
Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde. Pilier de l'économie, le secteur, avec ses 4.500 usines, représente 80% des exportations annuelles s'élevant à 27 milliards de dollars.
Mais la grande majorité des 3 millions de travailleurs ne gagnent que 38 dollars US par mois, l'un des plus bas au monde.
En juin, le gouvernement avait mis en place un groupe de travail pour examiner les salaires et les syndicats avaient demandé un salaire mensuel minium de 8.114 taka (100 dollars US).
Les propriétaires d'usine ont rejeté la demande, affirmant qu'ils pouvaient augmenter les salaires de seulement 20% à 3.600 taka, en raison de la crise.
Qu'en pense Carrefour coté en Bourse et dont l'action au 29 09 2013 vaut 25,57 euros? Pour rappel, les ouvriers textile du Bangladesh revendiquent 2,4 euros par jour.