Syndicats et politique
L'ump et le Fn tirent à boulets rouges sur les syndicats (enfin pas sur tous me semble-t-il) et particulièrement sur la CGT. C'est une constante dans l'histoire sociale de la France depuis leur légalisation en 1884. D'ailleurs, lorsque l'extrême droite renverse, par un coup d'Etat, la République, Pétain, s'auto-proclamant Chef de l'Etat français, supprime les syndicats. Mais bien avant, avec la loi Le Chapelier de 1791 (les interdisant), en passant par les régimes autoritaires qui vont suivre, le mouvement syndical strictement surveillé est toujours violemment réprimé.
Aujourd'hui encore, montrer son opinion syndicale dans une entreprise n'est pas le plus sûr chemin pour conserver son emploi ou avoir un déroulement de carrière comme ses autres collègues, eux plus neutres. Oui, le patronat français se dit républicain tant qu'on ne dérange pas les fondements de son business. Et si d'aucun, dans quelque débat courtois, ricanent sur la faiblesse du syndicalisme dans notre pays (8%), il ferait bien de revoir l'histoire sociale de la France, si tant peu soit qu'ils savent qu'il en existe une.
Ceci dit, Harris a réalisé un sondage, le jour du premier tour, auprès de 2 935 inscrits, pour le compte de Liaisons sociales. Cette enquête porte sur les sympathies politiques des électeurs proches ou pas d'un syndicat.
Globalement, 68% des sondés portent leurs suffrages à l'ensemble de la gauche. Nicolas Sarkozy ne recueille que 14% (contre 26,9% au niveau national), Marine Le Pen 12% (16,9% nationalement), François Bayrou 5% (contre 9,1% nationalement). 43% des sondés ont voté pour François Hollande (28,6% nationalement) et 19% pour Jean-Luc Mélenchon (11,1% nationalement).
Le candidat socialiste obtient 61% auprès des proches de la FSU, 56% pour la CFDT, 49% pour l'UNSA, 44% pour la CGT, 28% pour FO.
Le candidat du Front de gauche obtient 39% parmi les proches de la CGT et ceux de SUD, 31% pour la FSU.
Sarkozy obtient 53% des voix parmi les proches de la CGC, 42% pour la CFTC, 15% parmi FO et la CFDT.
La candidate du FN obtient 25% des voix parmi les proches de FO, 16% à l'UNSA, 15% à la CFTC, 12% à la CFDT, 9% à la CGT, 4% à la FSU et 3% pour les proches de SUD.
L'ancrage de l'extrême droite n'est pas rien parmi les électeurs se disant proches d'un syndicat. Or, parmi les personnes n'ayant aucune sympathie syndicale, 32% sont favorables à Nicolas Sarkozy, 22% au FN et 11% au Modem.
Il est à noter que, par rapport aux élections de 2007, les électeurs du Fn régresse parmi les sympathisants de la CGT (- 3%). Ceci est à mettre à la bataille des idées que mène la confédération depuis un an dans ses rangs. Le colloque organisé par son Institut d'histoire sociale (Le fn démasqué par l'histoire) du 19 janvier 2012, rassemblant plus de 400 participants (syndicalistes, chercheurs, historiens et étudiants), en est l'un des temps forts, temps fort que les médias ont tu à leurs lecteurs.
Dernier chiffre du sondage Harris-Liaisons sociales, 74% des électeurs proches du Medef et de de la Cgpme ont plébiscité Nicolas Sarkozy.
Ce qui fait dire à madame Bachelot, ministre des Solidarités (sic), qui défend la grand-messe de l'Ump autour du "vrai travail", pour ce 1er mai: chaque année, pour le 1er mai, les syndicats manifestent contre le gouvernement. Oui, camarade Roselyne, notamment la CGT et c'est de tous les temps en ce qui la concerne.