SNCF: jamais si bien servi que par soi-même
Thierry Mariani, sous ministre UMP des Transports, avait confié un rapport, sur une expérimentation d'ouverture à la concurrence du TER à la SNCF, à Francis Grignon, sénateur lui aussi UMP. Alors qu'aucun règlement européen n'oblige en rien cette concurrence (libre et non faussée -sic-), à vous de deviner ce qu'a pondu le sénateur à son camarade de parti. Le 24 mai dernier, sans doute pour bons services rendus, ledit sénateur vient d'être nommé au Conseil d'administration de la SNCF. Un ami de cette société nationale en somme.
En parlant de se servir, la SNCF n'est pas la dernière. Elle va créer une nouvelle branche dans ses activités, mais rien à voir avec le bien-être des usagers ou avec l'extension du ferroutage des marchandises en France. Non, elle va louer ses gares à des enseignes commerciales, pour se remplir les poches, avant de les brader au secteur privé.
La SNCF vient aussi d'éditer une fiche guide (mais confidentielle), destinée à son encadrement: "avant 50 suicides de cheminots par an", pas d'inquiétude, sinon "la priorité est de défendre les intêrets de l'entreprise" grâce à "un contrôle des informations pouvant être communiquées". Motus et bouches cousues donc. Un summum de transparence quoi. Sans doute afin de suivre la politique brillante en ressources humaines délivrée par Renault ou France Télécom, anciennes sociétés nationales désormais privatisées.