Quand Nantes faisait dans le propre
La presse reprend un article du magazine Le point, selon lequel la ville de Nantes avait fiché ses SDF du temps où le premier ministre de François Hollande en était le maire. Évidemment, ça fait d'autant plus désordre (mais ce mot convient-il?) que Zayrault de Nantes dévoilait un plan de misère contre la pauvreté.
Étaient donc enregistrés 129 SDF avec nom, surnom, date de naissance, état marital, antécédents psychiatriques et judiciaires, toxicomanie et pour certains orientation sexuelle. Et ce flicage allait plus loin, en détaillant aussi leurs activités dans la journée, jusqu'à leur état d'âme.
Cette petite gâterie administrative avait été instauré après l'arrivée en 2004, de Gilles Nicolas comme directeur de la réglementation et de la
tranquillité publique à la ville de Nantes, commissaire divisionnaire des Renseignements généraux mis à disposition par le ministère de l'Intérieur. En 2008, Gilles Nicolas
devient adjoint au maire chargé de la sécurité. Sans doute parce que ses services furent bien appréciés, non?
"Il n'y a plus rien à voir et circulez", disent en coeur la mairie de Nantes et Jean-Marc Zaurault: «Il y a eu il y a quelques années des
initiatives prises par quelques agents mais, sans aucune instruction". Non, c'est vrai, des fonctionnaires territoriaux, s'appliquant à fliquer des êtres humains à la manière des flics des
RG, relève vraiment d'une initiative personnelle dans laquelle un ancien boss régional des RG, devenu leur patron, n'y est pour rien.
De son côté, La Cnil (Commission nationale informatique et libertés) confirme avoir effectué en 2009 un contrôle des fichiers informatiques
de la mairie nantaise. "Toutes les dispositions de la loi informatique et libertés n'étaient pas respectées", dit-elle. Mais en 2010, «ce traitement des sans-abris n'existait
plus». Comme quoi, il n'y avait pas de fumée sans feu.
Ouf, on respire à Matigon, le palais de Zayrault de Nantes. Pour autant, lorsqu'il était le premier magistrat de Nantes, la ville a nommé un «correspondant informatique et libertés» en 2010.
Il faut espérer que cela ne soit pas un ex des RG. Sinon, il faudrait tout recommencer à zéro. Sans jeu de mot avec le sobriquet dont, de temps en temps, mais si peu, j'affuble le premier chambellan de François Hollande.