Prix des carburants: la panne sèche

François Hollande avait promis de bloquer les prix... ceux des carburants, mais c'était déjà ça. Et gravé dans le marbre, face à leur flambée à la pompe, aux profits enregistrés par les pétroliers, et aussi avec l'augmentation des recettes de l'Etat sur les taxes. Donc, une fois à l'Elysée, on raserait gratis. Cest à dire qu'on s'attaquerait à la finance et aux pétroliers, en plus de baisser les taxes encaissés par l'Etat. Bref, on bloquerait les prix.
Le joli mois de mai se passa. Puis vint l'été. On y roule plus en bagnole qu'en période neigeuse et il est intelligent de faire rentrer son fioul avant l'hiver, avant que les distributeurs n'augmentent leurs marges. Et puis, ça flambait toujours sans que l'Elysée ne réagisse.
Alors Zorro est arrivé. Zorro, c'est Pierre Moscovici, grand argentier de France, Mosco pour les intimes dans le lobby patronal, le Cercle de l'industrie* où il était vice-chef, tout en étant une figure importante au Ps.
De ce fait, il connaît bien tout son monde, ses potes du Ps et ses potes du patronat.
Alors pour faire bonne figure auprès du petit peuple, il a réuni les associations de consommateurs avant de s'entendre dans un conclave avec les pétroliers et les boss de la grande distribution.
Au final, jusqu'à 6 centimes de baisse à la pompe (et ce n'est pas gagné partout), qu'ont décidé Mosco, les pétroliers et la grande distribution et ce durant trois mois. Pas un sou de plus. Quand on pense depuis combien de temps que ça flambe à la pompe...
Du coup, les associations de consommateurs, même celles qui ne sont pas des foudres de guerre en la matière, trouvent que peu c'est vraiment rien et sans aucun impact sur le pouvoir d'achat des ménages. C'est dire...
Bon, Francois Hollande avait promis le blocage des prix. Mais ça, c'était avant le changement maintenant.
* Le Cercle de l'industrie a été fondé par celui qui avait été nommé chef du FMI par Sarkozy avant Christine Lagarde. Ce club de réflexions et de conseils rassemble les plus grandes entreprises industrielles françaises, dont Total ou GDF-Suez pour l'énergie, PSA ou Sanofi, ou encore l'Oréal de madame Bettencourt.