Ont-ils sauvé l'Europe et son soldat euro?
Tard dans la nuit, s'est achevé un "sommet européen de la dernière chance". Un de plus en faveur de l'Europe capitaliste, tout en effrayant les opinions publiques sur la fin de la terre annoncée.
Il y avait aussi, dans l'esprit des amis du palais de l'Elysée, l'idée forte de mettre en valeur Nicolas Sarkozy, quel que soit l'issue des négociations entre les 27 de l'Union européenne.
Curieusement, pourraient remarquer les naïfs, les mêmes qui ont tiré à boulets rouges sur le CE de la RATP dirigé par la CGT, encensent le président sortant de la République française. Pour ma part, je ne suis pas naïf et ne crois pas au hasard des choses. Il n'existe que deux camps: celui des exploiteurs et celui des exploités. Et ceux-ci ne vivent (souvent survivent) par leur seul travail ou l'épargne qu'ils en ont retirée, sans jamais avoir fricoté avec le ban et l'arrière ban des premiers.
Alors voilà. Le conclave tenu à Bruxelles s'est achevé. Ils étaient venus à 27, unis comme larrons en foire, qu'ils soient de droite, sociaux-démocrates ou coalisés droite et sociaux démocrates au gouvernement. Ils en sont repartis à 27, toujours liés de la même façon, pour obéir à la dictature de l'argent et remplir les fouilles des spéculateurs, des affairistes et des escrocs, bref du capitalisme international.
Et le soldat euro étranglé par la spéculation? Cette spéculation favorisée par les paradis fiscaux en plein coeur de l'Europe: Monaco pour les plus petits mais pas les moins efficaces; la Suisse, pour les plus établis, laquelle (par hasard?) est passé à travers les deux carnages mondiaux qui ont ensanglanté notre vieux continent. Sur cela, et les agences de notation, rien dans le communiqué final dont s'enorgueillit le locataire actuel de l'Elysée et tous ceux qui sont à sa solde?
Pire, la Grande-Bretagne et quelques autres font bande à part tout en restant membres de l'Union européenne. Ah, sont-ils méchants ces Britishs, font mine de grogner les soutiens de la pensée unique en France. Sauf que le capitalisme a deux fers au chaud pour défendre ses intérêts: premièrement, une Europe des 17, autour de l'euro, dirigée par la droite allemande et secondée par Sarkozy et des confettis (du moins considérés comme tels) aux ordres d'Angela Merkel; deuxièmement, Londres, premier voltigeur des USA et de leur dollar roi en Europe, et sa City, plus grosse place financière internationale de brassage des capitaux de de l'argent sale.
Alors, ont-ils sauvé le brave soldat euro? En tous les cas, au premier janvier 2012, les tarifs du gaz vont augmenter en France. Le Conseil d'Etat a acquiescé à la demande de GDF-Suez (lequel ne voulait pas de blocage des prix pour les dividendes de ses actionnaires) et des opérateurs concurrents (lesquels ne voulaient pas plus de blocage des prix pour entrer dans le marché du gaz en France). Et pourquoi le Conseil d'Etat, l'instance suprême administrative bien de chez nous, a-t-il agi ainsi contre les intérêts des usagers toujours bien de chez nous? Parce qu'il est obligé de transcrire dans le droit français les dispositions de Bruxelles sur la concurrence libre et non faussée.
Vous avez dit souveraineté nationale?
Ma réponse est celle-ci. et j'espère que vous la partagerez.