On brade tout, même le programme du CNR
Durant l'Occupation et le régime de Pétain, les mouvements de résistance s'étaient mis d'accord pour un programme politique qu'ils appliqueraient à la libération de la France. Ils l'avaient baptisé "Les jours heureux". Le PS de l'époque était représenté au Conseil National de la Résistance par André Le Troquer, l'un des rares députés socialistes à avoir refusé la demande d'armistice en juin 1940.
Dans sa partie économique, le programme préconisait des mesures caractérisées par "l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie". Ainsi, fort du "retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques", de nombreuses entreprises furent nationalisées.
Aujourd'hui, force est de constater qu'à la veille de la célébration du 8 mai 1945, lors d'une émission sur TF1 dimanche soir, le premier ministre en personne parle de céder au privé les dernières parts que possèdent la nation dans quelques sociétés nationalisées en 1945. Il est à noter aussi que cette annonce intervient sur TF1, première chaîne de télé nationale à l'époque, offerte au marché libre et non faussée en la privatisant le 15 avril 1987 sous la cohabitation François Mitterrand-Jacques Chirac.
Par la suite, aucun gouvernement à majorité socialiste (de mai 1988 à mars 1993, de juin 1997 à mai 2002, jusqu'à aujourd'hui) n'a remis en cause aucune nationalisation. Pire, pour satisfaire le patronat et le monde de la finance, ils ont accéléré le processus et François II semble vouloir le terminer.
Combien de ses valets iront fleurir les stèles des héros de
la Résistance en ce 8 mai 2013?