Nicolas Sarkozy plus blanc que blanc
C'est du moins ce qu'indique le communiqué de l'Elysée dans l'affaire Karachi, en précisant que le nom du chef de l'Etat n'apparaît pas dans le dossier. Et tous les portes-flingues de la droite, qui ne seraient rien sans leur souverain et maître à penser, de crier à la calomnie.
Affaire Woërt, affaire Bettencourt, affaire Tapie-Lagarde, affaire de l'avocat porteur de valises à l'Elysée justement avocat d'affaires et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, pour les plus récentes, les affaires financières s'accumulent dans la basse-cour de la droite. Et tous les cris d'orfraies venus des écuries de l'Elysée n'y peuvent rien. Ces affaires d'argent ne sont pas une invention politicienne et la Justice s'en est saisit.
Peut-être, s'exclame toujours l'Elysée en l'absence de Nicolas Sarkozy, parti en goguette à l'ONU pour faire semblant de reconnaître l'existence du peuple palestinien, mais le nom du chef de l'Etat ne figure pas dans le dossier Karachi. Tiens, comment le porte-voix du palais connaît-il le contenu d'un dossier soumis au secret de l'instruction? Soit, il ment effrontément, mais cela ne serait pas la première fois dans un pays qui veut enseigner la morale à l'école. Soit, le dossier est parvenu dans les bureaux de l'Elysée au mépris des lois et de la Constitution de la République dont Nicolas Sarkozy en est le président.
Mais revenons aux faits. Monsieur Thierry Gaubert, ex-conseiller du chef de l'Etat (pas moins) est mis en examen pour recel et complicité d'abus de biens sociaux. Fut-il remercié pour ses conseils avant que l'affaire Karachi ne s'ébruite trop?
Monsieur Nicolas Bazire, ancien directeur de campagne d'Edouart Balladur, devenu directeur général du groupe Arnault (les bons comptes font-ils les bons amis?), également ami personnel de Nicolas Sarkozy puisque témoin du mariage du président de la République (pas moins) est mis en examen pour les mêmes motifs et dans cette même affaire. Le premier aurait récupéré des valises de billets en Suisse, par l'intermédiaire de monsieur Ziad Takieddine déjà impliqué comme intermédiaire. Le second aurait offert son coffre-fort pour entreposer lesdites valises.
A cette époque, la France vend des armes à l'Arabie saoudite et au Pakistan, deux exemples de démocraties dans le monde. Edouard Balladur est premier ministre et Nicolas Sarkozy ministre du Budget. A cette époque aussi, Edouard Balladur brigue le trône de l'Elysée et Nicolas Sarkozy est son porte-parole pour ces présidentielles de 1995. Et ça coûte bonbon le financement d'une campagne politique pour avoir le beurre et l'argent du beurre plus tard.
Survient l'attentat criminel de Karachi que l'on s'empresse d'attribuer aux islamistes. S'ils n'existaient pas ceux-là, ils faudrait les inventer pour que les grands de notre vieux monde restent toujours au sommet. Mais la donne change, car la Justice française, libre celle-là et non faussée (que Nicola Sarkozy et les siens veulent supprimer), s'oriente vers une sombre affaire de commissions et de rétros-commissions qui auraient induit la mort de 11 de nos compatriotes innocents eux. En décembre 2009, des familles de victimes portent plainte pour corruption contre l'équipe d'Edouard Balladur. Elles accusent aussi Nicolas Sarkozy d'en être au coeur, avec ces 15 millions de francs qui ont transité par le biais de la très neutre Suisse, dont notre président de la République assure qu'elle n'est pas un paradis fiscal.
Alors, toujours plus blanc que blanc? il n'empêche, avec cette mise en examen de deux proches (très proches) du chef de l'Etat, il se pourrait bien que de l'eau sale (qui va avec de l'argent de la même couleur) ressurgisse des égoûts où on l'avait confinée.