Merci, M.Bayrou, j'ai déjà donné
A propos des parrainages qui manqueraient à la fille de Jean-Marie Le Pen pour être candidate, le candidat du Modem a dit à la télé: "Que les dirigeants des grands partis démocratiques en discutent afin d'assurer le pluralisme".
Voilà donc François Bayrou caressant dans le poil les électeurs frontistes et considérant que les idées des Le Pen et consorts appartiennent au débat démocratique.
Pour ma part, au contraire de M. Bayrou, je n'ai aucun dessein politique et ma mémoire ne flanche pas.
Pour aller vite, durant l'occupation nazie de la France, les adeptes de la Révolution nationale de Pétain traitèrent ma mère et ses soeurs de sales petites espagnoles. Durant la Guerre d'Algérie, l'OAS a montré toute sa haine et aussi sa lâcheté. En mai 1968, l'extrême-droite, recrutée par le Service d'action civique, a tiré sur des pétanqueurs pacifistes avec lesquels, moi simple lycéen, je jouais, en fait des cheminots grévistes devant la gare de Port-la-Nouvelle, dans l'Aude, qu'ils occupaient. Et toujours pour faire court, en mai 1995, Brahim Bourham, jeune marocain en situation régulière, jeté et noyé dans la Seine par des nervis du Fn, éclaire sur le racisme qui dégueule de ce parti.
Alors non, M.Bayrou, avec ce genre de personnages, je ne donne pas.
Et puis tiens, puisque François Bayrou parle de pluralisme, il était partisan du OUI, lors du référendum de 2005 sur l'Europe. 55% des citoyens français l'ont, eux, désapprouvé. Or par une combine politique, l'on s'est assis sur la souveraineté du peuple. Et là, pour le coup, le président du Modem ne s'est pas étendu sur les ondes ou à la télé pour défendre le pluralisme des idées démocratiques. Est-ce que je me trompe?
Bon, on peut sans doute objecter que ce dessin de Charb ne fait pas trop avancer le débat contre le Fn. Pour autant, un petit plaisir de temps en temps, ça ne peut pas
faire de mal. Non?