Les infos sont sous les ordres
Les démocrates le savaient et le sondage TNS Sofres-La Croix, paru hier, le confirme: 6 Français sur 10 pensent que les médias ne sont pas indépendants des partis politiques, du pouvoir et de l'argent. Et naturellement, cette Marianne représentant le peuple libre au travail, n'a aucune place sur les ondes, à la télé ou dans les journaux.
Pas du tout étonnant, si à l'heure des infos, on zappe entre TF1 (chaîne privée de Bouygues, pote à Sarkozy) et France2 (chaîne publique dont le pdg est nommé par l'Elysée). Et tous ces journalistes passant allègrement d'une chaîne à l'autre, sans état d'âme!
87% des sondés estiment qu'on a trop parlé de l'affaire Strauss-Kahn, 53%des mariages princiers à Monaco et en Angleterre, 55% sur la fraude fiscale de Lilianne Bettencourt. Ambiguïté cependant entre la fange, le clinquant inutile et les fraudeurs qui appartiennent au même monde, celui considérant le peuple comme son féal. Ambiguïté dans la réflexion de chacun, car les sondés privilégient la télévision pour s'informer.
Si l'on souhaite une information libre et non faussée, ça ne va pas s'arranger. Le film "Les Nouveaux chiens de garde", de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, décryptant les rapports entre le pouvoir politique et les journalistes, n'est programmé que dans 60 salles en France, contre plus de 400 pour les autres projections. Et si, les chaînes nationales de télévision (publiques ou privées) venaient à diffuser ce documentaire avant l'élection présidentielle, réveillez le ministre de la Culture. Il en sera le premier étonné.
Tiens, une petite dernière pour la route: Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale vient de s'offrir, avec le Trésor public, un troisième conseiller en communication. Devinez pourquoi à quelque 90 jours de la présidentielle?