Les cédilles passent à l'attaque
Canaille le Rouge (son blog:link) a aperçu un tas de cédilles qui traînait du côté du palais Bourbon, édifice royal que la Révolution de 1789 avait confisqué au profit du peuple. C'est là que siège de nos jours la soi-disant représentation nationale.
Je dis soi-disant non qu'elle n'a pas été élue selon le suffrage universel, mais parce qu'elle ne représente pas toutes les composantes du peuple, notamment les ouvriers et les employés qui sont la majorité de la population.
Ceux qui se sont vus sur un certain mur dans un local privé du Syndicat de la Magistrature se déchaînent et vocifèrent à la dissolution d'un syndicat. A leurs basques, le président socialiste de l'Assemblée nationale ou madame la garde des sceaux. Si cela continue, dit Canaille le Rouge à juste raison, le MEDEF va demander une loi pour interdire la presse non professionnelle dans l'entreprise.
Pendant ce temps, rien n'est fait contre les groupuscules factieux qui ont tabassé des homosexuels ou se sont affrontés avec la police de Valls, sans que celle-ci ne porte plainte pour coups et blessures contre les forces de l'ordre.
Oui, dans la France d'aujourd'hui, on est dans un camp ou on est dans l'autre. Le communiqué de la CGT (ci-dessous) le rappelle.
Pour ma part, mais si vous lisez mon blog vous l'aurez compris, je suis dans le camp de la liberté et pas dans
celui de ceux qui l'oppriment au quotidien.
Soutien au Syndicat de la Magistrature
Et maintenant criminalisation de la liberté syndicale
de penser en privé !
vendredi 26 avril 2013Si nous avions pu penser que l’ère des assauts à l’encontre du syndicalisme de lutte était terminée ou presque, l’actualité nous démontre qu’il n’en est rien ! Si nous avions pu espérer que la loi d’amnistie serait votée afin de décriminaliser l’action syndicale, l’actualité nous démontre qu’il n’en est rien puisque la Commission des lois, sur demande du gouvernement, vient de rejeter la proposition de loi.
Depuis deux jours, le courroux politico-médiatique s’est abattu sans relâche sur nos camarades du Syndicat de la Magistrature. Les raisons invoquées sont disproportionnées et délirantes.
« Les déchaînes du mur des cons », et leurs partenaires, leur reprochent donc, d’avoir acté leur liberté de penser syndicale, leur liberté de penser le fait et l’individu politique avec humour dans un local privé ! N’a-t-on donc plus le droit en France d’avoir de l’humour ?
Si nous avions pu penser que les agressions politiques et médiatiques menées à l’encontre du monde judiciaire, particulièrement à l’encontre des magistrats, durant cinq longues années étaient terminées, nous nous leurrions. Si nous avions pu penser que l’ère de la défiance, des menaces, des moqueries, des atteintes graves au professionnalisme et à la réputation des magistrats était finie, nous nous trompions. L’actualité nous montre l’inverse.
Ce déchaînement sans précédent étonne alors que dans le même temps des magistrats sont menacés de mort et rien n’est fait.
Après la criminalisation de l’action syndicale, après le rejet inacceptable du texte d’amnistie, nous sommes contraints de constater que la liberté de penser dans un lieu privé devient criminel.
Par contre, nous constatons que les propos et discours homophobes entendus ces derniers temps, les appels indirects à la haine ou les menaces de « guerre civile » de la part de responsables politiques, associatifs, religieux ne sont pas sanctionnés à la hauteur du danger que ces actes collectifs représentent pour notre Démocratie. Les violences verbales et physiques perpétrées au sein de l’Assemblée nationale par les représentants du peuple ne le sont pas non plus.
Certains ont le droit d’être hors la loi, d’autres non. Ce n’est pas nouveau, nous le savons !
Si un syndicaliste avait menacé de « guerre civile », il serait emprisonné sans sommations. Si des syndicalistes s’étaient réunis autour de l’Assemblée nationale en pleine nuit pour demander l’abrogation de l’ANI ou l’adoption de la loi d’amnistie alors, ordre aurait été donné à la police de leur tirer dessus avec des Flash Ball, fichés et leur ADN prélevé…
L’action et la pensée syndicale ne peuvent être criminalisées en Démocratie.
La CGT apporte son soutien au Syndicat de la Magistrature.
Montreuil, le 26 avril 2013