Le capitalisme tue 340 personnes au Bangladesh
Aucun média ne s'est aventuré à titrer ceci à sa une. Pourtant, au moins 340 salariés du Bangladesh sont morts dans l’effondrement d’un immeuble vétuste abritant des usines textiles. Pire, la la police a tiré avec des balles en caoutchouc vendredi sur des centaines de milliers de protestataires dans la capitale, Dacca, qui manifestaient leur colère contre ce crime commis par la mondialisation capitaliste.
A cause de l'augmentation des salaires en Chine (sic), le capitalisme s'est rabattu sur le Bengladesh, à la recherche de coûts de production toujours plus bas. Il assure dans la capitale même de ce pays, et non pas au fin fond de la campagne, la sous-traitance des grandes marques de vêtements occidentales.
L’immeuble, qui s’est effondré, comptait neuf étages et abritait cinq entreprises textiles employant plusieurs milliers d’ouvriers, surtout des femmes.
La veille de la catastrophe, l’alerte avait été donnée suite à la découverte de craquements dans les structures du bâtiment et les ouvriers avaient été évacués. Mais le jour du drame, l’immeuble a été rouvert normalement, et le personnel a été forcé de reprendre le travail, sans tenir compte du danger.
Quelques heures plus tard, l’immeuble s’effondrait comme un château de cartes.
Depuis mercredi, les secours tentent de trouver des survivants dans les décombres où des centaines de personnes sont restées coincées.
L'hôpital est saturé, ayant reçu 1.200 blessés en deux jours pour 750 lits, a indiqué le Dr Hiralal Roy.
"Nous avons demandé à ceux qui étaient le moins atteints de laisser leur lit aux blessés graves. Un grand nombre d'ouvriers ont perdu un membre ou ont de graves blessures à la tête ou au buste et certains ont la grangrène", a-t-il rajouté.
Le Bangladesh possède plus de 4 000 usines de prêt-à-porter, ce qui représente plus des trois quarts des revenus d’exportation du pays. On retrouve les productions de ces usines « made in Bangladesh » dans de nombreuses marques occidentales type Gap ou H&M.
La deuxième plus grande industrie d’exportation textile au monde emploie plus de trois millions d’ouvriers, dont 90% de femmes.
Oui, le capitalisme, non content de mettre en opposition les salariés du monde entier, tue chaque jour.
Cela n'émeut guère et surtout pas les médias français de la pensée unique qui ne le dénoncent pas.
Un atelier de confection de l'immeuble travaillait notamment pour Mango