Le candidat du peuple reçoit le peuple
Le candidat du peuple, enfin c'est ainsi qu'il s'autoproclame, s'appelle Nicolas Sarkozy. Et voilà comment sont reçus, ce jeudi 15 mars, plus de 200 sidérurgiste d'Arcelor-Mittal de Florange, en Moselle, devant son QG de campagne à Paris. De plus, le locataire de l'Elysée l'avait fui précipitamment vers 11h 30, sachant bien par la DCRI (regroupant désormais les ex-RG) que les travailleurs en colère allaient se pointer vers midi. Et pas pour lui parler du temps qui fait, mais de l'avenir de leur usine.
Les forces de l'ordre faisant usage du gaz lacrymogène pour éloigner les sidérurgistes.
Avant sa fuite (peut-être pour Varennes), Nicolas Sarkosy crut bon de déclarer à la presse (elle aussi au courant de la venue des sidérurgistes) que ces derniers "n'étaient pas représentatifs".
Pourtant, ils étaient conduits par les représentants syndicaux CFDT, CGT et FO d'Arcelor-Mittal, avec en tête Edouard Martin, le responsable de la CFDT, syndicat majoritaire dans l'usine.
Mais c'est bien connu, l'ami du peuple ne converse qu'avec des journalistes qui ne lui cherchent aucunement des noises ou des gens du même genre. Et donc, en fait de dialogue entre un président de la République française et une partie du peuple qu'il est censé représenter: la matraque et du gaz lacrymogène...
Par contre, bon prince, après le bâton la carotte. Par l'intermédiaire du préfet, Nicolas Sarkozy a fait dire qu'il recevrait "lundi à l'Elysée, les syndicats pour une réunion de travail". Ceux-là même qu'il jugeait "pas représentatifs" aujourd'hui...
La CFDT, la CGT et FO ont décidé de ne pas y participer, d'autant plus qu'Arcelor-Mittal ne sera pas présent.
"Les salariés demandent que le groupe s'engage à redémarrer les deux hauts-fourneaux de Florange, éteints depuis juillet et octobre, et à pérenniser ce site de 2.700 employés - plus de 4.000 en comptant intérimaires et sous-traitants" a déclaré la CGT qui, le 22 mars, organisera à Florange une journée nationale de manifestation sur le thème: "L'industrie et la sidérurgie en France"
Nicolas Sarkozy, lui, accuse la CGT de vouloir jouer "un rôle politique". "Que les syndicalistes défendent les syndiqués et ne fassent pas de politique et la CGT se portera mieux (...). Je dis aux vrais salariés de Florange, ceux qui travaillent, que je suis à leur disposition", a déclaré le président-candidat, en ajoutant: "que la CGT ne pense pas qu'elle a un rôle politique à jouer dans cette campagne, ça ne lui va pas, ce n'est pas bien".
Et bien moi, vous tous qui me lisez, je suis bien content d'être syndiqué à la CGT, ce syndicat que le servant des riches et du patronat n'aime pas.