Le big boss de la DCRI mis en examen
La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) est née, le 1er juillet 2008, de la fusion de la Direction de surveillance du territoire (DST) et des Renseignements généraux (RG). Elle est donc le service de renseignement du ministère de l'Intérieur. "Un FBI à la française", disait d'ailleurs un communiqué dudit ministère à cette époque.
A la tête de la DCRI, Bernard Squarcini, "haut fonctionnaire, fidèle parmi les fidèles de Nicolas Sarkosy", écrivait sur lui le Figaro de l'époque, qui s'y connaît en coterie rapprochée du palais de l'Elysée. Voilà donc le décor et les personnages installés.
Survient l'affaire (une de plus) Woerth-Bettencourt, autour d'un supposé financement anormal de campagnes électorales (de droite), et de cadeaux en monnaie (à des partisans de la droite).
Comme la presse républicaine fait son job, le grand public va être informé de fumets nauséabonds (pour la droite) qui s'échappent de l'affaire Woerth-Bettencourt.
Ni une ni deux, la DCRI, en violation des lois de la République, saisit les factures téléphoniques du journaliste du Monde, en vue d'identifier ses sources d'information dans cette affaire Woerth-Bettencourt qui contrarie fortement le palais de l'Elysée et son gouvernement aux abois.
Un juge d'instruction (l'un de ce corps judiciaire que Nicolas Sarkozy veut supprimer) vient de mettre en examen le big boss de la DCRI pour "atteinte au secret des correspondances par personne dépositaire de l'autorité publique", "collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite", "recel de violation du secret professionnel". Pas moins.
"Présomption d'innocence", beuglent ceux qui nous gouvernent et qui conservent à son poste Bernard Squarcini. Parce que le boulot n'est pas encore achevé?
Certes, messieurs que l'on nomme grands, tout citoyen mis en examen a droit à sa présomption d'innocence. Mais il est avéré que les faits frauduleux sont vérifiés, puisque Bernard Squarcini, lui-même, dit avoir agi "d'un commun accord" avec Frédéric Péchenard, celui-ci grand patron de la Police nationale que le juge d'instruction va également entendre prochainement.
Il faut que les républicains réagissent. Sinon, d'autres le feront en mettant bas la République et ses vrais principes républicains. Les premiers sondages pour l'élection présidentielle de mai 2012 tambourinent un score de 16% pour la fille de son père. Et le ministre des Transports, Thierry Mariani, vient de s'étendre dans le journal Minute, cette feuille d'extrême-droite. Il n'y a jamais eu de fumée sans feu.