La tournée des popotes
Certains candidats à l'élection présidentielle française croient bon de se modeler une stature internationale reconnue. Ainsi intronisés par l'étranger, selon eux, les voies de l'Elysée sont moins impénétrables.
Marine Le Pen, bec et ongles pour l'indépendance d'une France aux Français, n'a pas trouvé mieux que d'aller se vautrer de la sorte aux USA, pays du dollar roi du monde et maître de l'exploitation des peuples sous toutes ses formes. Que dirait-on, avant une élection professionnelle, d'un zigue qui irait frapper à la porte de son patron, pour être adoubé le meilleur parmi tous les candidats à la délégation du personnel?
Nicolas Sarkozy, lui, n'a pas besoin de se commettre dans une telle tournée des popotes. Lors des Gx, il est constamment en amitié avec les States, tant Obama et sa politique lui vont comme un gant. En Europe, il est cul et chemise avec Angela Merkel pour que celle-ci, avec la BCE, le FMI et la Commission européenne, poursuive sa coupe en règle de notre continent. De ce fait, le candidat Sarkozy n'a nul besoin du moindre geste pour être adoubé vassal de ses suzerains.
Plus indélicates (et le mot est peut-être faible) sont les entrevues du candidat François Hollande. Il vient de rencontrer José Manuel Barroso, big boss de la Commission européenne, celle qui se charge d'appliquer les traités capitalistes européens, compressant les droits sociaux, les niveaux de rémunération du travail, provoquant ainsi délocalisations et désindustrialisations et mettant bas l'indépendance des nations.
Et voilà que l'ex-dirigeant national du PS va se rendre en Allemagne, laquelle projette, ni plus ni moins, que la création d'une mini zone euro sous influence de l'euro-mark, pour que soit appliqués pile poil la politique de droite ayant cours outre Rhin et l'asservissement des autres états européens à ladite Allemagne libérale.
Que madame Le Pen et le Fn fricottent avec les puissances de l'argent, n'est pas aberrant. Lorsqu'on vit et fréquente le clos des riches, que des employeurs vous cèdent du fric (parfois des biens pour se retrouver imposable sur les grandes fortunes), on reste toujours dans le même monde. A des années lumières du quotidien des classes laborieuses, quoiqu'on proclame le contraire.
Par contre concernant monsieur Hollande, peut-on se dire porteur d'une idée de progrés social et écologique et faire ami-ami avec les tenants les plus durs du capitalisme? Pour ma part, je ne le pense pas.