La Norvège: le massacre
Au delà de l'énorme émotion suscitée par des actes meurtriers et barbares sur plus de 80 personnes, dont une majorité de jeunes gens, au delà de ce massacre perpétré par un fondamentaliste chrétien, quelques précisions sur la Norvège.
C'est un petit état scandinave de 4 737 170 habitants, soit après l'Islande, le pays le moins densément peuplé en Europe. il n'appartient pas à l'Union européenne mais est membre de l'OTAN. C'est une monarchie parlementaire et le chef du gouvernement est social-démocrate.
C'est aussi un pays riche: 7e flotte marchande, second exportateur de poissons, 5e exportateur de pétrole (35% de ses exportations totales, seules l'Arabie Saoudite et la Russie font mieux). Le Revenu national brut est l'un des plus élevés du monde. Sa croissance économique est forte (4,1% en 2008) et son taux de chômage avoisine les 2%.
Or, avec une population vieillissante et un marché du travail qui se porte bien, la Norvège fait appel à l'immigration pour produire.10,6% en 2009 (25% à Oslo, la capitale): Polonais, Lituaniens, Suédois, Danois, Allemands, Irakiens, Pakistanais, Vietnamiens; Polonais et Lituaniens sont les plus représentés.
87% de la population est protestante, 4,5% d'autres religions chrétiennes, 1,5% de confession musulmane.
Le pays est prospère et l'islam compte pour peu. Pourtant le Parti du Progrès (sic), lors des élections législatives de 2009, a bâti son fond de commerce sur l'islam qui serait incompatible avec la démocratie norvégienne et le protestantisme, qui est religion d'Etat. Depuis 10 ans, ce parti rejette l'immigration. il a obtenu 24,26% et 41 sièges aux dernières législatives (2e parti norvégien). il se dit populiste et la religion est son fer de lance contre les nouveaux arrivants étrangers (dont la majorité proviennent des ex-pays de l'Est) et contre "l'islamisme rampant".
Même maquillés et renonçant à la notion de race, pour défendre les racines de la Norvège, ces discours d'exclusion sont plus que dangereux. Et les discours de haine raciste enfièvrent aisément les esprits faibles rêvant d'un pouvoir fort. Le tueur d'Oslo revendique d'avoir assassiné pour lutter contre l'islam et le marxisme culturel.
Même nouvelle, la bête reste immonde.
La recherche de boucs émissaires, dans n'importe quel pays, attise toujours l'extrémisme de droite. Et dire, laisser dire ou laisser faire, pousse toujours à des fonctions meurtrières.
La Norvège vient de le payer dans le sang.