l'UMP ménage la chèvre et le chou
Oui, on ne sait jamais. Que pensez-vous, a-t-on demandé à quelques califes de l'UMP, si, dans la République française des Lumières, la fille de Jean-Marie Le Pen n'avait pas le nombre de parrainages suffisant pour être candidate ? "Cela ne serait pas normal", ont dit à l'unisson les voix de son maître qui est à l'Elysée. Sans commentaire en ce qui concerne la chèvre.
Pour le chou, le "geste d'élégance" (les mots sont de l'UMP) envers François Bayrou est dans la normalité des choses. Et Claude Guéant, ministre de la Police et des immigrés (qui s'y connaît en amitié), d'expliquer que la pensée politique de celui parlant à l'oreille des chevaux est très proche de celle concoctée par Nicolas Sarkozy. Voilà pourquoi, aucun de nos potes ne se présentera contre les deux députés du MODEM, en l'occurrence François Bayrou et Jean Lassalle.
Bon, c'est vrai que ce n'est pas la première fois que le MODEM et l'UMP sont copains comme cochons dans les Pyrénées-Atlantiques. En fait de virginité politique, comme veut le faire croire le candidat Bayrou, sur le terrain, l'élu patauge toujours derrière le parti de Nicolas Sarkozy, dans l'opposition, au conseil municipal de Pau. Et lors des dernières élections cantonales, il y a bien eu alliance MODEM-UMP.
"C'est un piège du parti majoritaire", réagit François Bayrou à Paris. sauf que l'AFP n'a reçu aucun communiqué officiel du MODEM dénonçant cette honteuse traîtrise.
Quant à sa bible politique, Bayrou est contre les 35h, contre la retraite à 60 ans, pour une hausse de la TVA de 2% (pour effacer le déficit public dont tous les citoyens de France et du Béarn sont sans doute redevables), pour la règle d'or du couple Merkel-Sarkozy. Et en 2005, le MODEM appelait à voter OUI au référendum européen.Et puis, pour ceux qui douteraient de quel bord il est, dans cette campagne présidentielle qui s'anime, il n'a de cesse de tirer un feu nourri sur le programme du candidat socialiste.
Oui, l'UMP, dans les faits et dans ses paroles, ménage la chèvre et le chou. La droite a toujours eu besoin de béquilles lorsque le vent était mauvais à son encontre. C'est l'histoire qui le dit et il faut s'en souvenir.