L'examen d'nfirmier corrigé par des chômeurs
C'est l'un de mes potes du midi qui m'a envoyé la coupure de presse de La Dépêche du Midi. Cela se passe à Toulouse, en France et pas dans un pays sous développés à cause du capitalisme. Quoique...
Le CHU de Toulouse organise un examen de 3 000 candidats pour être infirmier diplômé d'Etat. Oui, ça manque sérieux de personnel soignant dans la Santé publique.
Or, personne ne s'en doute, mais les épreuves générales du concours d'infirmier sont notées par des chômeurs intérimaires, payés au Smic (9, 43 euros brut) et employés dans des conditions douteuses…
Une trentaine de chômeuses se sont vus embaucher par l'agence d'intérim Temporis, mais pas spécialement pour être correctrices de l'examen d'infirmier.
Attention, il fallait être bac+4 et le boulot consistait à : "Vous procéderez à la lecture des copies et à leur correction à l'aide d'un barème chiffré. Vous avez de bonnes connaissances en orthographe et en syntaxe".
Bac+4, rémunéré au Smic, c'était un scandale mais ça mettait du beurre dans les épinards durant 6 semaines.
Et voilà 30 chômeuses enfermées dans des préfabriqués montés pour la circonstance par la société toulousaine 3C Conseil. Jusque là rien d'anomal dans l'univers de la précarité.
Bon nos correctrices ont eu 20 minutes de formation : des tests basiques sur ordinateur du niveau de la 3e en orthographe, grammaire et vocabulaire. Cela devrait bien se passer pour des bac+4.
Mais surprise, en fait de documents divers et d'articles de presse à corriger, il s'est agi de la correction pure et simple de l'épreuve générale de l'examen d'infirmier. En effet, la formatrice de 3C Conseil leur propose de corriger ensemble deux copies: une analyse d'article portant sur des questions complexes comme l'euthanasie ou la souffrance au travail...
Pire, on doit noter de 1 à 5 "la qualité de synthèse, l'expression, la pertinence de l'argumentation..."
On a beau être bac+4 quand on a terminé des études en marketing, en langue, en chimie ou en architecture!
Dans les préfabriqués, l'abattage commence: une copie de trois à six pages à noter toutes les 7 minutes. Il y a des gardes-chiourmes de 3C Conseil pour éliminer ceux qui tardent trop.
Le nombre des correctrices va donc diminuer. Cela le fait, puisqu'elles ont une période d'essai de 2 jours et une période dite de souplesse "complètement illégale" de 4 autre jours. On peut être virés donc à tout instant.
Si fait que les cdd de 6 semaines sont reconduits en parfaite illégalité.
La Dépêche du Midi a contacté la direction du CHU de Toulouse.
"3000 candidats, les formateurs n'ont pas le temps de traiter ces corrigés" répond le CHU. "Et je valide les corrections en sondant quelques copies", rajoute imperturbable Anne Abanadès, la directrice de la formation, comme s'il n'y avait pas de chômeurs en France et un trop plein de métiers spécialisés dans la Santé publique.
Voilà donc l'Etat qui délègue au privé (4 ans que ça dure) et que le CHU de Toulouse n'est pas hélas un cas particulier.
Les correctrices, un mois après leur boulot, n'ont toujours pas touché leurs salaires. On s'en préoccuppe a répondu à la Dépêche du Midi l'agence d'intérim Temporis.
Est-on socialiste, social-démocrate ou social-libéral, se triture l'esprit le PS de François II.
Oui, c'est vraiment la question primordiale en ce moment.
Et la réforme de l'hôpital public est-elle dangereuse? Pas du tout, a dit Marisol Touraine, ministre de la Santé et imposée sur les très grandes fortunes. Oui, je sais, ceci n'a rien à voir. Quoique...