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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

     Le journal Sud-Ouest a titré qu'un "syndicat" reprochait à l'ex-directeur du fret SNCF d'avoir confié illégalement une mission d'études à Mensia Conseil, une société privée dirigée par son frérot. Et au nom de l'information libre et non faussée, qui sied dans beaucoup de médias français, il expliquait que le premier avait été condamné à 20 000 euros d'amende pour "prise illégale d'intérêt" par le Tribunal correctionnel de Paris, son frangin à 15 000 euros d'amende pour "recel de bien provenant d'un délit"

 

 

 

La réforme du fret avait été repoussée à plusieurs reprises (archives H. J. Berthelemy)

La réforme du fret avait été repoussée à plusieurs reprises (archives H. J. Berthelemy): sous-titrage de la photo par Sud-Ouest

     Sud-Ouest rajoutait toutefois:

   "Les deux hommes devront en outre verser solidairement 5 000 euros de dommages et intérêts à la Fédération nationale CGT des travailleurs, cadres et techniciens des chemins de fer français, partie civile au procès, ainsi que 3 000 euros au titre des frais de justice.

   Entré à la SNCF en 2005, Luc Nadal a été directeur du fret, puis directeur général adjoint chargé du pôle transport ferroviaire entre février 2009 et janvier 2010. Ses méthodes de gestion étaient alors contestées.

   Dans le cadre de la réforme en cours du fret ferroviaire, il était un fervent partisan de la filialisation de certaines activités fret, un projet fortement contesté par les syndicats et plusieurs fois repoussé.

   Pour ce qui est du dossier pénal, le syndicat des cheminots lui reprochait d'avoir, en 2007 et 2008, confié illégalement une mission d'études à Mensia Conseil, une société présidée par son frère." Un point, c'est tout et quid du pourquoi et du comment, comme de la position de la SNCF dans cette affaire...


     Le communiqué des Cheminots CGT est bien plus explicite:

  "La Fédération CGT des cheminots a porté plainte le 28 avril 2010 pour prise illégale d’intérêts et recel de prise illégale d’intérêts après avoir incidemment été informée que M. Luc NADAL avait confié, alors qu’il était directeur général adjoint du pôle transport ferroviaire de la SNCF, une mission d’études pour un montant de 191.510 € HT, au cabinet conseil dirigé par son frère, et dont il avait lui-même été un des associés avant de rejoindre la SNCF.

  Interpellé par écrit, le Président de la SNCF M. PEPY a refusé de se constituer partie civile au nom et pour le compte de la SNCF dans ce dossier, alors même que M. le Procureur de la République avait requis le renvoi de MM. NADAL frères devant le Tribunal correctionnel.

  Cette étude s’inscrivait dans un contexte d’ouverture à la concurrence avec un plan fret décidé par la direction de la SNCF et le gouvernement pour casser cette activité, avec à la clé 5 000 suppressions d’emplois, la fermeture de gares Fret et de triages, l’abandon du wagon isolé, le transfert de 2,5 millions de camions sur la route.

  Lors de l’audience, M. Luc NADAL a d’ailleurs confirmé qu’il avait agi sur mandat du gouvernement et de la direction SNCF pour appliquer ce plan Fret contesté notamment par la CGT.

  La méthode qui consiste à faire avaliser des choix politiques par des cabinets d’experts pour leur donner une apparence d’objectivité, déjà critiquable en soi, a été dans cette affaire déclarée illicite par la 11ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, qui a déclaré coupables M. Luc NADAL et son frère, respectivement de « prise illégale d’intérêts » et de « recel de prise illégale d’intérêts » en les condamnant à 20 000 € et 15 000€ d’amende.

  Ils ont été aussi condamnés à verser à la Fédération CGT des Cheminots 5 000€ de dommages et intérêts en réparation du préjudice subi par les cheminots dont elle représentait les intérêts collectifs, outre 3 000 € au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale.

  Au regard de cette condamnation, la Fédération CGT des Cheminots exige l’arrêt de la casse du Fret SNCF et l’ouverture d’un débat public avec de nouvelles orientations pour développer le transport ferroviaire de marchandises par l’entreprise publique et répondre aux besoins en matière d’aménagement du territoire et du développement durable.

  Dans ce cadre, le meeting national des cheminots le mercredi 4 avril 2012 à Paris (place Henri FRENAY – Gare de Lyon) à 12H00, organisé par la Fédération CGT, prend toute sa dimension pour le développement du Fret SNCF et du service public ferroviaire, pour l’amélioration des conditions sociales des cheminots."

 

  Oui, M. Pépy, le chef de gare en chef de la SNCF, qui mène ce service public sur une voie de garage et de la privatisation, n'a pas voulu se porter partie civile contre son ancien adjoint. Etonnant, dans cette crise économique ou un sou est un sou, surtout l'argent public...

   Luc Nadal, lui, a quitté la SNCF pour intégrer la direction générale de Gefco, filiale à 100% du groupe Psa et spécialisé dans le transport des voitures par le rail. Gefco a rompu son contrat avec le SNCF et désormais, il fait tracter ses wagons par des sociétés privées à la même SNCF, d'ou une perte d'exploitation du fret par la société nationale. Oui, quand le ver est dans le fruit...





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