L'Etat condamné à embaucher une chercheuse en CDI
Le 4 janvier 2013, je vous racontais qu'à Nantes, pour cause de disette budgétaire dans la recherche publique et au mépris de la loi, Sophie, 32 ans, mariée et mère de 2 enfants, ingénieure dans la recherche médicale était virée de l'INSERM depuis le 23 septembre 2012. Elle avait bossé 11 ans en CDD "au sein d'une seule et même équipe de recherche médicale", avec plusieurs patrons pour contourner la loi: association de recherche du centre hospitalier universitaire (un an) ; Inserm (deux ans) ; CHU (trois ans); CNRS (six mois) ; puis encore l'Inserm (quatre ans et demi).
Il n'y a plus un rond et vous avez trop trop d'ancienneté pour un énième CDD, avait-on répondu à celle qui menait une étude clinique importante sur 200 patients au sein du service de réanimation du CHU de Nantes.
Sophie a obtenu gain de cause. Le Tribunal administratif de Nantes a donné tort mardi à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), l'enjoignant de la réembaucher en CDI dans un délai de deux mois.
Oui, l’Etat est aussi un mauvais employeur qui multiplie les contrats précaires dans ses services, en méprisant la loi républicaine dont il devrait être le garant.