Hollande les mains dans le cambouis
Pour le Parti à la rose, mais pas pour s'attaquer aux licenciements boursiers ou à la dictature des marchés. Ah, s'il n'avait pas promis de ne pas copier Nicolas Sarkozy dans la vie de l'UMP... Mais, lors de son face-à-face télévisé, il lui avait jeté à la figure: "Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Elysée".
Or, selon plusieurs journaux, notamment Le Monde et le Canard enchaîné, il a tout fait pour que Harlem Désir soit le successeur de Martine Aubry. Du coup, celle-ci, qui déjà n'avait pas apprécié de ne pas être premier ministre, rend les clous avant le congrès d'octobre.
Un autre pas plus content: Jean-Marc Ayrault, d'accord avec la camarade Martine pour désigner Cambadélis comme futur pontife socialiste, et qui passe pour celui qu'il ne voulait pas être. Mais l'Elysée dirige la manoeuvre et pas Matignon: c'est comme ça dans notre Vème république où nous élisons un roi pour 5 ans.
"Je ne serai jamais le chef de mon parti, une fois élu président", avait aussi tonitrué le candidat socialiste, toujours plus fort en gueule sur une tribune que partout ailleurs.
Le 5 septembre, il avait reçu Benoît Hamon à l'issue du conseil des ministres, l'un des chefs de l'aile gauche du Ps. "Faudrait que tu files droit comme Jean-Marc pour le congrès de notre parti en octobre". "Ben oui", a dit l'autre. Et il y en a qui se demande pourquoi.
Ensuite, par téléphone, François 2 a tout réglé, un coup de fil à Martine, l'autre à Jean-Marc: ça sera Harlem Désir, un point c'est tout et silence dans les rangs.
Que Hollande mette ses mains dans le cambouis pour le Ps, n'intéresse sûrement pas grand monde. Et Désir ou un autre, le Ps n'allait pas proclamer la révolution. Mais enfin, voilà une autre promesse du candidat président qui s'envole au vent mauvais. Et côté démocratie: Harlem Désir a été élu à l'unanimité d'un unique votant.