Ghislaine Joachim-Arnaud relaxée
La Cour d'appel de Fort-de-France vient de relaxer la secrétaire générale de la CGT de la Martinique.
C’est avec joie et soulagement que la CGT a accueilli le verdict de la cour d’appel de Fort-de-France déboutant le « collectif dom » présidé par Jean François Hayot, membre de l’une des familles de colons les plus riches de l’ile.
En effet, il était reproché à Ghislaine JOACHIM-ARNAUD, secrétaire générale de la CGTM, d’avoir écrit sur le livre d’or d’une chaine de télévision le slogan scandé durant trente-huit jours par les manifestants du mouvement de février-mars 2009: « La Martinique est à nous, la Martinique ce n’est pas à eux. Une bande de békés voleurs, profiteurs ; nous allons les foutre dehors ». Elle fut condamnée en première instance pour « incitation à la haine raciale ».
Porteuse d’un message de soutien de Bernard Thibault et présente lors du procès en appel, la délégation de la CGT a témoigné à la barre pour rappeler que CGT et CGTM, leurs militant-e-s et dirigeant-e-es, portent des valeurs et des combats communs depuis des décennies : la lutte en faveur de la justice sociale, la défense collective des salariés, la lutte contre l’exploitation, contre les discriminations – et en premier lieu contre le racisme -, la lutte contre le colonialisme. Message, parmi d’autres, entendu par le tribunal : assurément le verdict représente une belle victoire pour le monde du travail et le syndicalisme martiniquais.
La secrétaire générale de la CGT de la Martinique avait été accusée par le collectif DOM (dont le fondateur est conseiller régional Ump) qui défend les intérëts des békés sur l'ïle. Les békés sont ni plus ni moins que les descendants de colons blancs qui trustent aujourd'hui pratiquement toute l'économie de la Martinique.
Cette mise en accusation faisait suite au mouvement commencé le 15 février 2009 en Martinique, par les salariés, contre le sort social, la cherté de la
vie, les conditions d’emplois et de rémunérations dont ils sont victimes.
Tous les manifestants avaient donc crié le même slogan mettant en cause « les exploiteurs békés », ces descendants des esclavagistes qui détiennent le
casi monopole de l’économie et de l’emploi sur l’île.
La première responsable de la première organisation syndicale de la Martinique était devenue la cible à punir, pour avoir porté ce mouvement.