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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

     En vérité, aucun nouveau arrêt de mort n'a été lancé contre l'écrivain britannique d'origine indienne, auteur des Verset sataniques en 1988. Mais c'est tout comme, grâce à l'alliance de fait entre le parti du Congrès dirigeant son pays d'origine et le fanatisme ilslamique indien. Dès lors, Salman Rushdie a annulé sa participation au festival de littérature en Inde, le plus grand évènement culturel de ce pays auquel il avait pourtant assisté en 2007.

 

     Après la parution des Versets sataniques, l'ayatollah iranien Khomeini avait appeler "tous les musulmans zélés" à tuer Salman Rushdie, parce que son livre était en "opposition à l'Islam, au prophète et au Coran". Dix ans après, en 1998, le gouvernement iranien déclarait ne plus rien entreprendre pour faire exécuter la fatwa, mais que celle-ci ne pouvait pas être annulée selon la loi coranique.

     Depuis, sur le terreau fertile de la crise et de la guerre, le fanatisme islamique ne régresse pas. Les Talibans occupent presque tout l'Afghanistan, la République islamiste chiite est toujours au pouvoir en Iran, l'Arabie Saoudite sunnite vient de renforcer le budget de sa police religieuse chargée d'appliquer la charia dans le royaume.

     En Inde, les Versets sataniques sont à nouveau considérés comme blasphématoires. L'influente école coranique Ulsoom Deeband a demandé au gouvernement central de New-Delhi de refuser son visa à Salman Rushdie. Au Rajasthan, état indien où se déroule le festival de littérature, les islamistes locaux ont appelé à des manifestations. Et l'état du Rajasthan a fait aussi pression auprès de la capitale indienne pour que l'écrivain reste en Grande-Bretagne.

     Devant toutes ces nuées chargées de haines et de lâches compromissions, et les menaces de mort qu'il a reçus en provenance de l'Inde, Salman Rushdie ne viendra pas au festival de littérature.

 

     Du pain béni (si j'ose dire) pour le parti du Congrès qui gouverne le Rajasthan, le même au gouvernement central de New Delhi. Il ne voulait pas perdre les élections de février 2012 en se mettant à dos une population musulmane forte de 20% dans cet état le plus peuplé de l'Inde. Et les fanatiques islamistes ont fait reculer l'apostasie et le blasphème dans la fange où ils prolifèrent. Une alliance, comme entre deux bons compères.

     Quant à la liberté d'expression, à Dieu ne plaise, ou à une élection plus terre à terre...

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