Faire comme Merkel, dit Bayrou
Mais, celui qui parle à l'oreille des chevaux ne devrait-il pas plutôt lire le rapport de l'Organisation internationale du travail, paru le 24 janvier 2012. Et qui taxerait l'OIT, organisation tripartite de l'ONU, d'être d'un bord politique?
L'OIT, donc, vient d'affirmer que "l'amélioration de la compétitivité des exportateurs allemands est de plus en plus identifiée comme la cause structurelle des difficultés récentes de la zone euro". Bref, en langage non diplomatique, cela signifie que les patrons made in Deutschland sont des sangsues. Ni plus ni moins et bonjour l'Europe solidaire!
Sur le temps de travail effectué, même le ministre du Travail d'Angela Merkel en convient: "depuis la réforme votée en 2003, la durée est tombée à 30,3h/semaine avec la multiplication des petits boulots de 5 à 8h/semaine".
Enfin, l'OCDE, qu'on ne peut pas traiter non plus d'anticapitaliste, démontre que, en 10 ans, 2 millions d'emplois en CDI créés en France équivalent à 2 millions d'emplois à temps partiels (durée moyenne 18,3h) en Allemagne. Surprenant non? Et 80% des Allemands ont perdu du pouvoir d'achat entre 2000 et 2010.
Seuls les revenus du capital ont progressé en Allemagne et la profitabilité des entreprises allemandes est meilleure que celle des entreprises françaises, confirme le MEDEF. Mais est-ce un bien, quand le seuil de pauvreté est rabaissé à 240 euros outre-Rhin?
Oui, il n'y a de modèle allemand que pour les capitalistes. Sarkozy et Bayrou s'en font les champions.
Bonnet blanc et blanc bonnet.
NB: Non aux petits boulots, explique la pancarte de ce travailleur pauvre allemand. Hartz IV étant la réforme du travail initiée par le socialiste Schroeder, prédécesseur d'Angela Merkel, et que celle-ci poursuit.