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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

     A l'approche de la grande messe électoraliste sur l'emploi du 18 janvier, servie par le président candidat à son trône, économistes et plumitifs à son service n'arrêtent pas de baver. La CGT avait appelé l'ensemble des syndicats à une journée de luttes et de mobilisation pour ce jour. Les organisations syndicales réformistes n'y ont pas répondu, comme si de son chapeau, Nicolas Sarkozy allait faire apparaître un peu de grain à moudre et quelques hochets pour contenter toute une galerie d'innocents rassemblés.

     Et pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes, coucou, le COE-Rexecode est sorti de sa niche. Si vous ne le saviez pas, c'est un Institut économique qui se dit indépendant. En fait, tous ses membres sont de grandes entreprises françaises avec leurs économistes patentés. Cet Institut a brandi donc toute une flopée de chiffres, que les médias en cour, sages et obéissants (ou plutôt serviles), ont débité sur du papier, dans les ondes ou à la télé. Figurez-vous que, toujours selon COE-Rexecode, "la durée du travail des salariés français serait l'une des plus faibles d'Europe". Et ledit Institut de proposer aux "partenaires sociaux" de s'entendre, sinon de composer, et surtout de mettre de côté de vaines revendications qui aggraveraient la situation présente. Graphiques à l'appui, courbes en tous les sens, additions et soustractions, ça ne peut plus durer, affirme COE-Rexecode, lequel n'a rien à voir avec le MEDEf, même s'il reprend au mot près l'argumentaire du syndicat patronal.

     Pour autant, analysons sa théorie.

     Effectivement, la durée annuelle travaillée en France a diminuée depuis 1999, notamment avec la loi sur les 35h. Or l'Institut économique (libre et non faussé) tait qu'il mélange les torchons et les serviettes. Avec la flambée du chômage (+1,2 millions de chômeurs depuis le début du quinquennat, soit 9,7% de la population active aujourd'hui et 10,4 à 10,7% en 2012 selon l'OCDE -sans compter les RSA et les sans emplois en fin de droit-), le nombre de salariés employés à temps plein s'est réduit comme peau de chagrin. Et pour cette catégorie-là, comme le décline un rapport parlementaire (à présidence UMP), en juin 2011, "le nombre annuel d'heures supplémentaires n'a pas connu une hausse significative". Pschitt, donc le travailler plus pour gagner plus de l'Elysée.

     Par contre, avec la réduction du nombre de salariés à temps complet, le travail à temps partiel explose (plus de 20% en CDI de 22h,7 en moyenne), ainsi que la précarité (intérim et CDD -quand ces derniers ne sont pas conclus en totale illégalité avec le Code du travail).

     Bref, toutes catégories confondues, un salarié en France travaillait 36,8h en 2010, pour 35,6h en Allemagne, 35,3h en Grande-Bretagne et 35,8h dans la zone euro. Sur la productivité, l'OCDE affirme qu'un travailleur en France produit en moyenne en 35h autant de richesses qu'un salarié en Allemagne.

     Et pour conclure, avec le recul de 2 années pour partir à la retraite, 50 000 jeunes entrent chaque année sur le marché de l'emploi sans trouver tous une place.

canard

 

    Alors quoi, on dit toujours coin-coin comme les valets à la solde du capitalisme et l'Institut COE-rexecode?

    Ou bien on montre les dents le 18 janvier de cette année et tout de suite après!

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