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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

  Oui au concours de l'Eurovision de la chanson en Azerbaïdjan, cette juteuse affaire de famille...

  Pour accueillir l'Eurovision, ce très démocratique pays a déployé des moyens inouïs. Le long de la baie, au pied d'un gigantesque drapeau national qui claque au vent à 165 m de hauteur, le "Palais de cristal" a été bâti spécialement sur le site des anciens chantiers navals. Le régime a déboursé 106 millions d'euros pour cette enceinte de 23 000 places aux lignes futuristes. Un investissement qui devrait être rentable pour le clan Aliev, qui dirige le pays sans partage depuis 1993:  les entreprises de construction impliquées lui appartiennent en grande partie.

 

  Donnez moi le père. Lui, c''est Ilham Aliev, président de père en fils de ce petit état pétrolier du Caucase. Le grand-père, le camarade Heydar, du temps de l'URSS vérolée jusqu'à la tête, était le boss du PC azerbaïdjanais. A la chute de l'Union soviétique, il s'est reconverti dans le business à la dénationalisation des entreprises, pour devenir aussi président de l'Azerbaïdjan. Son fils lui succède en 2003, car bon sang ne saurait mentir. Et comme il se débrouille pas mal dans le capitalisme et que, comme son paternel, c'est un grand démocrate, Jacques Chirac le fait Grand-croix de la Légion d'honneur. Ilham Aliev veut faire de son pays le "Dubaï du Caucase". Oui, on a les rêves qu'on mérite: Dubaï est un paradis fiscal dirigé par un régime autoritaire, sans droit de vote ni liberté pour le peuple.

 

  Donnez-moi la mère. Elle, c'est Merhiban Alieva, la cheftaine très bien rémunérée du comité d'organisation du concours de l'Eurovision. Des spots publicitaires à la télé sur ce sujet provenaient de sa boîte. On y mettait en scène une jeune femme parfois en bikini. Donnez-moi la fille: Arzur, la chair de la chair des époux Aliev, bien rémunérée aussi pour l'occasion. Et lors de ce concours européen de la chansonnette, c'est Emin, qui fut chargé des intermèdes musicaux. Lui, c'est le gendre du leader de l'Azerbaïdjan. Oui, tant qu'à faire, puisque la soupe est bonne, autant que toute la famille en profite.

 

  Ah, j'oubliais de dire que ce pays n'est vraiment pas un exemple de démocratie. La production de pétrole est y proportionnelle à la répression et les mannes en hydrocarbures sont importantes. De plus, comme le rapportent des diplomates, à Bakou, la capitale, "chaque ministre reverse environ 20 % de son budget en cash à la famille", sinon couic...

 

  Bon, ils ont tous chanté en Azerbaïdjan, les concurrents de l'Eurovision. Sans doute aucun n'a lu les rapports d'Amnesty International ou de la Fédération internationale des droits de l'Homme sur ce pays. Et surtout pas la réprésentante de la France assurant, devant la presse, que le pays des Aliev était une jeune démocratie. L'UE aurait dû aussi appeler au boycott de ces festivités. Mais bon, il fallait que la chanson à faire du fric passe et que du pétrole coulent dans nos réservoirs. Oui, dans l'Europe de l'euro libre et non faussé, business est toujours business.

  Ci-dessous, ce n'est pas une chanteuse, mais une manifestante pour la démocratie en Azerbaïdjan, devant le palais de Cristal, emmenée de force par les gardiens du régime:

 

 

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S
bon article, mais il ne faut pas tout confondre, ce n'est pas le communisme qui a pourri ces gens, mais ce sont ces gens là qui ont pourri le communisme<br /> et je reste fière d'être communiste
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