En tunisie, le blasphème est un délit
Pile poil avec la journée mondiale de la liberté de la presse, la justice tunisienne vient de condamner Nabil Karoui, directeur de la chaîne de télévision Nessma, pour avoir diffusé le dessin animé Persépolis de l'Iranienne Marjane Satrapi.
Cela raconte l'histoire d'une petite iranienne qui rêve de rencontrer Dieu afin de refaire le monde. Le film, s'il avait subi les foudres du régime iranien des ayatollahs et de la peste brune islamique à travers le monde, avait reçu, au Festival de Cannes, le prix de la première oeuvre, en 2007.
Voilà donc un directeur de chaîne condamné pour blasphème à une amende de 1 500 dinars. Avec lui, sont également frappés d'amendes, le responsable de la production et un technicien de la chaîne. Par contre, les intégristes islamiques, qui avaient tenté de brûler le siège de la télé comme le domicile privé de Nabil Karoui, sont libres comme l'air.
La diffusion de Persépolis et le procés intenté ont provoqué de vives tensions dans la société tunisienne entre partisans de la laïcité et radicaux islamistes. Le tribunal a tranché du côté de l'obscurantisme, le jour de la journée mondiale de la liberté de la presse: un signe négatif envoyé à la liberté.