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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

  En fait, ce sont surtout les 3 400 salariés du leader européen de la volaille qui risque de perdre les leurs en se retrouvant sans emploi, malgré les déclarations de la famille Doux déclarant que le groupe "conservera son intégrité en France". Cette crainte est aussi perçue chez les 700 à 800 éleveurs individuels travaillant sous contrat direct avec Doux, auxquels il faut ajouter des coopératives oeuvrant dans le même sens.

 

Photographie de la façade de l'usine agro-alimentaire Doux.

  Le Tribunal de commerce de Quimper vient de placer l'entreprise en redressement judiciaire pour une période de 6 mois, après que Doux se soit déclaré "en cessation de paiement". Selon la CGT, le groupe familial est endetté à hauteur de 430 millions d'euros, dont 294 millions dus à sa filiale brésilienne.

  En 1998, le premier volailler français, pour augmenter ses profits, délocalisa une partie de sa production au Brésil où les céréales, les protéagineux et les résidus de la canne à sucre fournissaient une alimentation bon marché aux élevages industriels de volailles. Doux a donc joué le Brésil contre la Bretagne pour gagner de nouvelles parts de marchés et réaliser de plus gros profits sur un marché mondial libéralisé. En même temps, il avait contribué à la baisse des cours en France et à la crise dans le secteur de la volaille, en imposant aux éleveurs bretons une révision à la baisse des contrats annuels et donc de leur rémunération. Or la filiale brésilienne, engloutie à son tour dans la concurrence internationale, est devenue déficitaire.

 

  Le ministre de l'Agriculture et celui du Redressement productif se sont dits attachés à conserver l'emploi en France.

  Il n'en reste pas moins que la guerre des prix de la volaille et la hausse des coûts d'alimentation dans l'Union européenne sont une constante qu'on ne raye pas d'un simple coup de plume (si j'ose dire). En effet, la concurrence libre et non faussée est toujours en vigueur dans les traités européens. De plus, alors qu'un comité interministériel (agriculture et redressement productif) planchait à Paris sur le dossier, Doux déposait son bilan en Bretagne.

  Oui, le capitalisme, même d'essence familiale (lequel est sacralisé encore par certains), n'a rien à foutre du sort de ses salariés. Qui avait dit à l'égard de la société Doux fondée en 1955 qu'elle faisait du capitalisme "social"?

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