Comme au temps de Pétain?
Oui, un cri du coeur pour une famille kurde d'Azerbaïdjan, sans papier, arrêtée et internée dans un centre de rétention.
Auparavant, elle dormait dans la rue, après la fermeture d'un centre d'asile fermé après l'hiver (comme si la misère était saisonnière). Alerté par une association caritative, le Tribunal administratif de la République française avait alors ordonné, le 6 avril, que la préfecture du Rhône, aussi de la République française, lui fournisse un hébergement d'urgence.
A l'hôtel donc depuis 2 jours, un père, une mère et leurs enfants de 7 et 9 ans pensaient avoir trouver un lieu pour souffler un peu. Ils sont issus de la minorité kurde d'Azerbaïdjan. Ils sont de ce peuple kurde écartelé entre plusieurs états depuis la fin de la Première Guerre Mondiale.
Le Kurdistan
Cette famille, arrivée en France en septembre 2010, fut déboutée au début de l'hiver dernier de sa demande d'asile. Elle avait alors connu la rue, puisque sans place dans un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (les fameux CADA). Or, elle put se réfugier dans un bungalow installé provisoirement à Vénissieux pour le grand froid, baraquement qui a fermé le 4 avril.
En vertu de la loi Dalo, le tribunal administratif a ordonné à l'Etat que la famille retrouve un hébergement d'urgence. De ce fait, elle se retrouva dans une chambre d'hôtel du 2e arrondissement de Lyon. Bien entendu, sous le coup d'un arrêté d'expulsion, ces exilés n'avaient pas fourni cette adresse à la police de monsieur Guéant.
Or, à l'heure du laitier, elle est venue les cueillir pour les interner, adultes et enfants ensemble, en violation de la Convention internationale des droits de l’enfant et de la Cour Européenne des droits de l’Homme, s'indigne le Réseau Éducation sans frontières (RESF).
Qui d'autre que la préfecture du Rhône de la République française a pu donner la nouvelle adresse des Kurdes à la police nationale de la République française?
Saisi à nouveau, le Tribunal administratif a annulé leur internement , mais pas l'obligation de quitter le territoire de la patrie des droits universels de l'homme. Vendredi, la petite famille kurde a retrouvé sa chambre d'hôtel, en attendant que l'Azerbaïdjan veuille la recevoir. Oui, parce que dans ce pays, la minorité kurde est ce que les Roms sont dans l'UE.
J'ai intitulé mon cri du coeur: "Comme au temps de Pétain?" M'en voudrez-vous beaucoup?