Charlie-Hebdo brûlé vif cette nuit
Autrefois, l'Inquisition assassinait, par les flammes des bûchers, les coeurs contrariant les dogmes de l'Eglise. Dans une époque moins ancienne, les nazis d'Adolf Hitler perpétraient ce même crime contre la liberté de penser.
Cette nuit, aux alentours d'une heure du matin, les flammes ont quasiment anéanti les locaux de Charlie-Hebdo. L'attentat criminel, qui a ravagé sa rédaction, son service de fabrication de la maquette, des bureaux et les stocks, rendent impossible la parution du prochain numéro. L'édition de ce mercredi 2 novembre s'intitulait: "Charia-Hebdo". Sans soute ce titre explique-t-il cela.
Je vais acheter aujourd'hui ce numéro. Pour dire merde à l'intégrisme religieux (et peu importe la religion) et à l'intégrisme politique, celui de la pensée unique. Car la liberté de la presse, lorsqu'elle ne profère pas des idées nauséabondes, est l'une des libertés fondamentales du socle républicain français.
Pour ma part, je ne parcourais plus Charlie-Hebdo. Son directeur, Philippe Val, avait brutalement licencié Siné, l'un de ses plus anciens caricaturistes, coupable selon lui d'outrecuidance envers la personne du fils de Nicolas Sarkozy, lequel s'était marié avec la fille Darty (publicité gratuite). Désormais, Philippe Val est passé à la direction de France Inter, radio dans laquelle il a jeté dehors 3 humoristes (pas moins) quelque peu inamicaux envers le président de la République et ses amis. Depuis, le même Philippe Val est décoré de l'ordre de la Légion d'honneur. Chacun reconnaîtra les siens.
A l'époque du licenciement de Siné, il m'était apparu que la rédaction de Charlie-Hebdo ne s'était pas trop insurgée. Depuis, la société éditrice du journal a été condamnée à verser 40 000 euros pour rupture abusive du contrat de travail.
Ceci rappelé, la liberté de penser ne se découpe pas en rondelles. Et lorsqu'elle est attaquée, ou brûlée vive comme cette nuit, Je la défends. Et je vous invite à faire de même, vous qui me lirez, en achetant Charlie-Hebdo de ce jour.